Aucun mode de transport n’a été épargné par les secousses nées de la pandémie de la Covid-19. Mais l’aérien est certainement le secteur qui a subi la crise la plus profonde. Au printemps, des centaines d’avions ont été cloués au sol en raison des restrictions de voyages décidées par les États pour tenter d’enrayer la propagation du virus. Depuis, le redémarrage reste timide.
Cette période a révélé et sans doute accéléré des mutations sous-jacentes, au point de remettre en cause les fondamentaux de l’industrie du transport aérien. Nourrie aux réunions virtuelles pendant de longs mois, la clientèle Affaires sera-t-elle au rendez-vous de la reprise ? Les touristes vont-ils revoir leurs pratiques de voyage ? Pour les compagnies aériennes, qui vivent aujourd’hui sous perfusion, les incertitudes concernent leur survie à court terme mais aussi la pertinence de leur modèle à moyen et long terme.
Au milieu de ce marasme, un secteur s’en est mieux sorti : le fret aérien. Alors que la demande a chuté de 65,9% en 2020 par rapport à 2019 pour le transport de passagers, le repli se limite à 10,6% pour l’activité cargo, indiquent les données de l’Association du transport aérien international (IATA). Il s’agit néanmoins de la pire performance depuis que ces données sont suivies, c’est-à-dire depuis 1990.
L’offre, exprimée en tonnes-kilomètres, s’est quant à elle contractée de 23,3% en 2020 par rapport à 2019, et de 24,1% à l’international. La pénurie de capacités a permis aux compagnies aériennes d'augmenter les prix du transport.
Selon notre base de données Upply, au mois de décembre, la croissance a été soutenue par les corridors Asie-Europe, Europe/Amérique du Nord Côte Est et Europe/Moyen-Orient. La hausse du chiffre d’affaires cargo pour cette période est spectaculaire : +75%, selon la base Cargo IS de l’IATA.
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