Tanger Med, 17è mondial en 2024, n’a pas communiqué ses chiffres semestriels et n’apparaît donc pas dans ce classement. Source des données : autorités portuaires, ministère chinois des Transports.
Au premier semestre 2025, les ports du Top 20 mondial (hors Tanger Med qui n’a pas publié de données semestrielles) enregistrent quasiment tous une activité en croissance. Seuls Hong Kong et Kaoshiung subissent un repli en glissement annuel.
Les ports chinois conservent 6 des 10 premières places du classement mondial, Shenzhen se distinguant par le plus fort taux de croissance parmi les neufs ports chinois du Top 20. En fin de classement, Beibu Gulf continue à gagner du terrain passant de la 20è place au premier semestre 2024 à la 18è place au S1 2025. Tanjung Pelepas s’octroie la plus forte progression du Top 20. Le port malaisien a bénéficié de la recomposition des alliances maritimes, Gemini en ayant fait un des hubs principaux de son nouveau dispositif.
Les deux représentants européens du Top 20, Rotterdam et Anvers-Bruges, se côtoient à la 11è et 12è place, Anvers gagnant une place grâce au repli de Hong Kong. Enfin, les ports américains de Los Angeles et de Long Beach ont connu une progression très significative, profitant clairement d’un rebond du trafic lié à l’anticipation des droits de douane additionnels. Le trafic cumulé de ces deux ports s’établit à 9,7 millions d’EVP, ce qui situe la première place portuaire des États-Unis au 9è rang mondial.
Source des données : autorités portuaires et Cosco pour le Piraeus Container Terminal
Les résultats des ports européens au premier semestre 2025 reflètent globalement une croissance modeste, à l’image d’une économie européenne toujours poussive. Si Rotterdam et Anvers progressent doucement, le numéro 3, Hambourg, a en revanche tiré parti de la restructuration des alliances maritimes, tout comme Brême/Bremerhaven. Sur le range nord, Haropa enregistre également un résultat honorable.
En revanche, sur la façade méditerranéenne, les ports espagnols ont subi le contrecoup de la normalisation du passage par le cap de Bonne-Espérance. En 2024, le détournement des porte-conteneurs leur avait profité, en boostant l’activité de transbordement. Depuis, les chaînes logistiques se sont adaptées. Au premier semestre 2025, l’activité de transbordement est en repli de 3,6% à 2 millions d’EVP à Algésiras, de 5% à 1, 3 millions d’EVP à Valence, et de 21,3% à 751964 tonnes à Barcelone, selon les données de Puertos del Estado. Valence parvient néanmoins à conserver un trafic global de conteneurs en croissance, grâce à la croissance des conteneurs pleins à l’import (+15,2%) et à l’export (+4,8%). Barcelone aussi souligne la bonne santé du trafic de conteneurs pleins à l’export (+ 8%) et à l’import (+12%), mais cela n’a pas suffi à assurer une croissance globale du trafic.
Le port italien de Gioia Tauro se distingue par une forte croissance, la plus forte du Top 10 européen. L’écosystème Gênes + Savone a également enregistré une bonne performance avec un trafic total de 1,49 millions d’EVP, en hausse de 7,9%, qui le place aux portes du Top 10. Enfin, Le Pirée retrouve le chemin de la croissance, après avoir particulièrement souffert de la quasi-paralysie du canal de Suez en 2024. Il regagne une partie du terrain perdu avec une croissance de 4,9%, alors que le trafic avait chuté de 12,9 % au premier semestre 2024.
Marseille-Fos, enfin, reste loin du Top 10, et se contente d’une croissance de 1% au premier semestre, à 729 000 EVP. « Cette croissance est portée par les échanges avec l’Asie, notamment la Chine et l’Inde, tandis que les flux avec les États-Unis reculent en raison de la suspension d’une ligne USEC (US East Coast – côte est américaine) », précise le port.
Source des données : autorités portuaires.
Les ports des États-Unis ont presque tous connu un premier semestre 2025 en croissance, alors même que la période de référence, c’est-à-dire le premier semestre 2024, était lui-même déjà en forte hausse. Los Angeles/Long Beach, première porte d’entrée des États-Unis, conforte son rang avec un trafic cumulé de 9,7 millions d’EVP, en croissance de 7,8%.
La croissance du premier semestre doit évidemment beaucoup à l’anticipation des commandes, avant l’imposition de droits de douane additionnels parfois écrasants : les trois principaux ports des États-Unis ont enregistré des résultats en hausse durant les 4 premiers mois de l’année, avant un fort repli en mai quand les droits de douane imposés aux importations chinoises sont brièvement passés à 145%. La croissance a ensuite repris à la faveur de la trêve, toujours en anticipation d’un scénario qui pourrait se noircir.
Source : ministère chinois des Transports
Les ports chinois ont profité de l’anticipation de la demande aux États-Unis. Ils enregistrent pour la plupart une croissance plutôt dynamique, qui a aussi été alimentée par le développement des flux avec d’autres parties du monde. Beibu Gulf, qui comprend trois ports situés dans des villes côtières de la région de Guangxi Zhuang, continue sur une trajectoire très positive puisqu’il est le seul avec Shenzhen à dépasser les 10% de progression. Cette hausse est nourrie par l’augmentation des échanges entre la Chine et l’Asie du sud-est, qui ont augmenté de 13,5% en valeur entre janvier et juillet 2025.