Chancay se trouve à 58km au nord de Lima, et le port sera opéré conjointement par COSCO et Volcan. Ceci est un nouvel exemple de la mise en œuvre par la Chine du projet de la Nouvelle Route de la Soie, au nom duquel le pays a récemment fait d’importants investissements dans des ports à l’étranger.
En outre, cette acquisition s’insère dans la stratégie chinoise d’investissement dans l’industrie minière péruvienne. Depuis le lancement de cette stratégie en 2017, la Chine est devenue le plus gros importateur de cuivre du Pérou, ainsi que le plus gros importateur de produits péruviens d’une façon générale. En 2018, Chinalco, l’entreprise d’aluminium détenue par l’état chinois, a investi 1,3 milliard de dollars dans des mines de cuivre du centre du Pérou. L’investissement de COSCO à Chancay va permettre à la Chine d’optimiser sa chaine logistique du cuivre.
Le développement du terminal maritime de Chancay risque d’augmenter la pression pesant sur celui d’APT, port exploité par Maersk à Callao. Le port de Callao, situé à 15km de Lima, est le plus grand du Pérou. L’acquisition de Chancay risque de créer une compétition sur les services proposés et les frais portuaires entre ces deux ports, ce qui serait profitable aux transporteurs, et par rebond potentiel aux chargeurs.
A long terme, cet investissement peut dynamiser le marché du fret maritime en Amérique Latine. A ce jour, le Pérou n’est pas le plus gros acteur Latino-américain du fret maritime (image 1). Grace à ce projet, COSCO montre son ambition de faire de ce port un « hub incontournable en Amérique du Sud, et un port vers le Pacifique ». Il est évident que cet investissement à Chancay va modifier l’équilibre actuel sur le corridor TRANSPAC. D’autant plus que, jusqu’à présent, les voies de transport de COSCO vers l’Amérique latine se limitaient à la côte est du continent (Brésil notamment). Par ailleurs, l’augmentation de la capacité de transport ouvre la voie à de futurs investissements chinois en Amérique latine.
Sources: ECLAC, Dreamstime