Le marché espagnol du transport routier de marchandises sous température dirigée doit faire face à de nouveaux défis. Il recèle néanmoins un potentiel de développement qui suscite l’intérêt des fonds d’investissements et des entreprises étrangères.
Selon la publication spécialisée espagnole "Transporte XXI", les entreprises de la logistique du froid ont réalisé un chiffre d’affaires global de 6,7 milliards d’euros (Md€) en 2021[1], dont 5,1 Md€ assurés par les entreprises de transport et le reste (1,6 Md€) par les opérateurs logistiques. L’étude porte sur un échantillon de 586 entreprises, dont 500 transporteurs.
Il s’agit d’une activité en progression régulière au cours de la période récente, à l’exception de l’année 2020 en raison de la pandémie du Covid-19 (graphique 1). Le chiffre d’affaires de 2021 pour les entreprises de la logistique du froid ressort en hausse de 6,3% par rapport à l’année antérieure et de 4,5% par rapport à 2019, dernière année avant la pandémie. Entre 2017 et 2021, la progression globale s’élève à 15%.
Graphique 1 – Source des données : étude Logistica del frio », Transporte XX1, septembre 2023.
Il est intéressant de constater les bons résultats obtenus par les transporteurs routiers. Le chiffre de 2021 (5,1 Md €) montre un net rétablissement (+7,2%) après l’année du Covid-19, et la progression depuis 2017 s’élève à 16%. Selon la revue "Transporte XXI", le transport routier de marchandises (TRM) sous température dirigée a représenté 23% du chiffre d’affaires global du TRM espagnol dans son ensemble en 2021, selon une étude basée sur un échantillon de 3 746 entreprises. La première entreprise du TRM espagnol n’est autre que Primafrio, le leader du TRM sous température dirigée[2].
Un secteur puissant mais atomisé
Cette dynamique du TRM sous température dirigée prend appui sur la force du secteur agroalimentaire espagnol. Au sein de l’Union européenne (UE), l’Espagne s’est classée au 4ème rang des pays exportateurs en 2022 avec près de 67 Md€, après les Pays-Bas (118 Md€), l’Allemagne (93 Md€) et la France (80 Md€)[3]. Les exportations espagnoles ont progressé de 6,6% en moyenne au cours de la période 2012-2022, soit un rythme supérieur à celui observé dans les pays concurrents.
- Fruits et légumes : le leadership espagnol en Europe
Les fruits et légumes, hors légumes congelés et fruits secs, constituent le principal poste des exportations agroalimentaires espagnoles (16,4 Md€ en 2022) avec une progression moyenne de 5% au cours des dix dernières années. Le poisson et les fruits de mer constituent un autre poste important (4,1 Md€). Cependant, la diversification de l’offre a conduit à une diminution de la part des fruits et légumes dans les exportations agroalimentaires, de 31% en 2012 à 24% en 2022 au profit de la viande porcine (12% contre 10%) et d’autres aliments qui ne figurent pas parmi les 15 premiers produits exportés.
L’Espagne est le 1er pays exportateur de fruits et de légumes au sein de l’UE. Les principaux produits exportés sont les suivants : agrumes, poivrons, aubergines, courgettes, fruits à noyau, fruits rouges, tomates et concombres. Un élément essentiel à prendre en compte est l’extrême concentration des ventes espagnoles. L’UE absorbe 80% des exportations espagnoles et de légumes. Si l’on y ajoute le Royaume-Uni, ce ratio grimpe à 93%, ce qui indique une certaine vulnérabilité.
- La prédominance des PME
[1] TransporteXXI. "Logística del frio", édition spéciale, 15 septembre 2023.
[2] Transporte XXI. "¿Quién manda? En el transporte y la logística en España". Mars 2023.
[3] Jaime Palafox, "Análisis de las exportaciones agroalimentarias. Año 2022". Cajamar.
AU SOMMAIRE
Un secteur puissant mais atomisé
- Un chiffre d’affaires en hausse régulière
- Fruits et légumes : le leadership espagnol en Europe
- La prédominance des PME
Les nouveaux défis du secteur
- Une nouvelle donne climatique qui menace les volumes d’activité
- La hausse des coûts
- Pénurie de conducteurs : des réponses proactives
- Une décarbonation bien engagée
Des avancées en matière de report modal
- Un contexte spécifique
- Des initiatives dans le rail
- Un vrai potentiel dans le maritime
Un secteur attractif pour les investisseurs
- Une concentration croissante
- Investissements étrangers : les Français participent
- L’entrée des fonds d’investissement
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