L’indice Ti/Upply/IRU des prix du transport routier en Europe pour le premier trimestre 2023 porte les stigmates du ralentissement économique. Alors que les taux spot avaient amorcé leur chute au trimestre précédent, les taux contractuels avaient résisté. Désormais, les deux indices suivent la même pente, de façon plus ou moins accentuée :
Source des données : Upply - NB : Nos estimations de prix sont basées sur des transactions réelles. L’indice peut donc faire l’objet de révisions ultérieures, au fur et à mesure que de nouvelles données sont intégrées dans la base Upply.
Le premier trimestre de l’année correspond traditionnellement à une période assez calme dans le transport routier de marchandises, après les fêtes de fin d’année. Mais le repli frappe cette année par son ampleur, notamment au niveau des prix spots, qui constituent un bon indicateur de l’état de l’équilibre offre/demande à un instant T.
En moyenne, au T1 2023, les taux spot ont diminué 1,5 fois plus vite que les taux contractuels. "Cela est dû à la baisse de la demande au sein des économies européennes, qui réduit la pression immédiate exercée par ce facteur demande sur les taux du marché spot", souligne le rapport Ti/Upply/IRU. On constate de façon générale une contraction dans la sphère B2C et une relative stagnation dans le domaine B2B :
La réduction des volumes à transporter diminue logiquement les tensions en termes d’accès aux capacités de transport routier. Malgré cela, on ne constate pas d’effondrement des prix. Ainsi, en glissement annuel, l’indice des taux spots du premier trimestre 2023 est en croissance de 8,9 points et l’indice des taux contractuels de 10,7 points.
Les coûts des transporteurs ont augmenté de façon durable. Certes, les prix du carburant, qui ont été un facteur d’inflation majeur en 2022 lors du déclenchement du conflit en Ukraine, sont repartis assez nettement à la baisse. Ils affichent ainsi une diminution de 9% au premier trimestre 2023 par rapport aux trois mois précédents. En revanche, le contexte de pénurie de conducteurs exerce une pression à la hausse sur les salaires, d’autant plus importante que l’inflation a également stimulé les revendications. Il s’agit désormais d’un paramètre structurel.
Dans l’immédiat, au deuxième trimestre, la baisse des prix du transport routier en Europe devrait se poursuivre, compte tenu de l’atonie de la demande. Son ampleur sera toutefois limitée par la nécessaire répercussion, tout au moins partielle, de l’augmentation des coûts auxquels sont confrontés les transporteurs. Contrairement à ce que l’on a pu constater dans le transport maritime de conteneurs, où les taux de fret ont retrouvé leur niveau pré-pandémique sur la plupart des axes après avoir tutoyé les sommets, les prix du transport routier ne devraient pas retrouver des niveaux historiquement bas.
La conjoncture économique devrait peser sur la demande durant une grande partie de l’année. Toutefois, selon les analystes TI/Upply/IRU, les volumes pourraient commencer à se redresser à la fin de l’année, ce qui engendrerait de nouveau une pression à la hausse sur les taux.
POUR EN SAVOIR PLUS
> Télécharger le rapport Upply / Transport Intelligence sur les taux de fret routier européens au 1er trimestre 2023
> Voir le webinar (en anglais)