Les immatriculations de véhicules de +3,5 tonnes ont progressé de 3,5% en 2022 par rapport à l’année précédente dans l’Union européenne. La reprise se poursuit, après le creux de 2020, mais le marché reste encore loin de la barre des 330 000 immatriculations franchie en 2018 et 2019.
Source des données : ACEA
Les deux premiers marchés, à savoir l’Allemagne et la France, sont à la peine. En 2022, ces pays n’ont pas confirmé de la reprise constatée en 2021 après la chute exceptionnelle de 2020 liée à la pandémie de Covid 19. Par rapport à 2018, le nombre d’immatriculations de véhicules de +3,5 tonnes en France et en Allemagne est même en baisse de près de 20%.
La Pologne, en revanche, confirme sa montée en puissance, avec un net rebond en glissement annuel en 2022 et une croissance de près de 17% par rapport à 2018.
La palme de la croissance 2022 dans le Top 5 européen revient à l’Espagne (+12,7%), mais cela ne suffit pas pour que les immatriculations de véhicules de +3,5 T retrouvent leur niveau prépandémique. De même, le marché italien est orienté à la hausse en 2022, mais sans renouer avec les niveaux d’avant-crise.
Source des données : ACEA
Si l’on se concentre sur les véhicules de +16 tonnes, on constate en 2022 une reprise plus généralisée par rapport à 2021. Dans l’Union européenne, le marché enregistre une croissance globale de 6,5%.
Parmi le Top 5, seule l’Allemagne accuse une baisse, au demeurant modérée (-0,9%), qui ne remet pas en cause sa claire position de leader. Toutefois, sur ce segment comme sur l’ensemble des immatriculations de +3,5 tonnes, le marché d’outre-Rhin chute nettement par rapport à 2018 (-17,5%), tout comme la France (-18,2%). En revanche, la Pologne, l’Italie et l’Espagne sont en croissance.
Source des données : ACEA
Les chiffres de l’ACEA illustrent également le dynamisme du transport routier dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), dont plusieurs ont fait de ce secteur un axe stratégique de développement économique. L’exemple de la Lituanie est à cet égard particulièrement spectaculaire.
Source des données : ACEA
Les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) mettent en lumière l’évolution contrastée du marché français. En 2022, les immatriculations de tracteurs ont augmenté de 11,8%, à 25 418. En revanche, avec un total de 18964 immatriculations, le marché des porteurs accusait une chute de 11,4% au cours de cette même période. Globalement, le marché est donc quasiment stable (-0,3% par rapport à 2021) mais encore très significativement en retrait par rapport aux deux années pré-pandémiques.
Source des données : CCFA
L’Observatoire du véhicule industriel de BNP Paribas, dans son étude de marché annuelle publiée le 10 janvier dernier, ne se montre guère optimiste dans ses prévisions d’immatriculations pour 2023. Ses experts anticipent un recul quasi généralisé du marché des véhicules neufs. L’hypothèse basse fait également état d’un repli de 7,1% pour les véhicules d’occasion.
Source : OVI
Malgré l’atonie du marché, les prix restent orientés à la hausse. Selon l’OVI, l’augmentation amorcée en 2021 s’est amplifiée en 2022, avec une progression de 14,4 % pour les tracteurs et de 16,4 % pour les porteurs. "Le contexte de pénurie et de délais d’attente des véhicules ne permet plus aux clients de négocier efficacement le montant du véhicule", estime l’OVI.
Aujourd’hui les délais de livraison s’améliorent (environ 308 jours fin 2022 contre un pic à 359 jours en juin dernier). Cependant, en raison de l’inflation généralisée, les prix devraient continuer à évoluer à la hausse, en particulier pour les véhicules neufs (+11,5 % pour les tracteurs neufs, + 12,1 % pour les porteurs neufs et + 11,8 % pour les VUL). Pour les VO, les hausses devraient être plus limitées : + 3,8 % pour les VI d’occasion et + 5,3 % pour les VUL d’occasion.
Ce facteur contribuera, parmi d’autres, à la hausse globale des coûts d’exploitation des transporteurs routiers en 2023.