Avec 1 194 projets annoncés, qui représentent près de 40 000 emplois, la France a conservé en 2023 la première place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 5e année consécutive, a révélé le baromètre EY 2024 de l’attractivité de la France. Quelques jours plus tard, la 7ème édition du Sommet "Choose France", devenu un rendez-vous économique annuel incontournable dans l'agenda des investisseurs internationaux, a confirmé l’élan. "Choose France" a atteint cette année un niveau record d'annonces avec 56 projets d'investissements représentant un montant total de 15 milliards d'euros, soit une augmentation de 2 milliards par rapport à l’an dernier.
Ces fondamentaux positifs ne parviennent cependant pas à effacer la morosité économique actuelle. En mai 2024, le climat des affaires en France est resté sensiblement stable par rapport à avril, mais il diminue de 1,2% en glissement annuel. Calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, l’indice s’établit à 98,5, juste au-dessous de sa moyenne de longue période (100). "L’amélioration de la situation conjoncturelle dans les services a été contrebalancée par la dégradation observée dans le commerce de détail et, dans une moindre mesure, dans l’industrie et le commerce de gros", indique l’Insee.
Le mois de mai est traditionnellement une période de solde des congés annuels, à laquelle s’est ajouté cette année un positionnement de plusieurs jours fériés sur des jours ouvrés. Un double phénomène qui a pu favoriser un ralentissement de l’activité, par exemple dans l’industrie et le bâtiment. "Dans l’industrie, le repli a été plus marqué pour l’automobile, les produits en caoutchouc, plastique, les machines et équipements, et la métallurgie. Il est moins prononcé dans la pharmacie, l’industrie agro‑alimentaire et les équipements électriques", détaille l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France du mois de juin.
Dans ces conditions, les prix du transport routier en France affichent une progression assez remarquable puisqu’elle s’élève à +0,8% en glissement mensuel. Le qualificatif remarquable peut être utilisé pour plusieurs raisons. D’abord cette hausse intervient après une longue suite baissière entamée au dernier trimestre 2023 et qui s’est confirmée durant les 4 premiers mois de 2024. Ensuite, dans ses dernières estimations, la Banque de France ne prévoit qu’une très légère croissance du PIB au 2è trimestre, avec une variation actuellement estimée entre 0 % et + 0,1 %. De plus, celle-ci serait principalement fondée sur une progression de l’activité dans des secteurs peu pourvoyeurs de volumes de marchandises à transporter. Pire, la Banque de France table sur une baisse de la valeur ajoutée dans l’industrie manufacturière, la légère hausse de la production en avril étant suivie d’une nette dégradation en mai. Enfin, la baisse de 0,7% des prix du gazole en avril, qui se répercute sur le mois suivant, permettait d’anticiper un impact à la baisse sur les prix de transport dans une fourchette située entre 0,1% et 0,3%, compte tenu de la pondération du carburant dans le prix de revient total (...)