Le mois de septembre s’est vraiment rapproché d’une forme de décroissance en France. Il y a d’abord la crise énergétique, avec l’annonce de ces quelques degrés de moins au bureau, à la maison et même à la piscine, puis la queue devant les stations-service (celles de Total dans un premier temps puis toutes les autres). Parallèlement, la consommation du quotidien décroche : les achats ont plongé de 3,5 % dans toutes les enseignes de la distribution (hypermarchés, magasins de proximité et e-commerces) selon le dernier relevé du panéliste IRI.
Dans ces conditions, les prix du transport routier de marchandises ont enregistré une deuxième baisse consécutive en septembre, montre le Upply Freight Index. Toutefois, le recul se limite à 0,2% par rapport à août.
Source : Upply Freight Index – Route France
Cette baisse toute relative pose question. Nous aurions pu imaginer que le reflux des prix allait suivre celui du gazole professionnel, qui a diminué de -0,8% ce mois-ci et de -10,2% depuis juin.
Or la courbe d’évolution des taux de fret routier en euro/km forme un plateau inattendu. Les prix semblent décorrélés de l’indexation gazole. Mécaniquement, s’ils avaient accompagné la diminution du prix du carburant, les taux de fret aurait dû se replier de 3,6%, si l’on prend comme référence l'indice CNR LD EA (Longue Distance Ensemble Articulé) pour évaluer le poids du carburant. Il y a donc une résistance assez forte contre la baisse qui s’opère. Indépendamment de l’équilibre offre-demande, on peut estimer que les transporteurs n’ont pas d’autre choix que de répercuter dans leurs prix l’inflation des différents postes de coûts, dans un secteur à très faible marge.