Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 73% des Français estiment que leur pouvoir d’achat a baissé au cours des derniers mois, soit 16 points de plus que l’an dernier. Les effets de l’inflation se font de plus en plus sentir, et provoquent des renoncements en série : 51% des Français disent mettre le holà sur le shopping et les sorties (+19 points en un an) et plus inquiétant, un nombre croissant de Français assure devoir renoncer à des dépenses essentielles (39% renoncent à acheter certains produits alimentaires et 37% à chauffer convenablement leur logement).
Dans un contexte de hausse du coût de l’énergie, de tensions géopolitiques et de conséquences de plus en plus sensibles du changement climatique, les contraintes sur le pouvoir d’achat finissent par avoir un coût exorbitant sur les finances publiques – 69,2 milliards d’euros entre septembre 2021 et novembre 2022 en France, d’après le think tank Bruegel4 –, dans une conjoncture où l’argent manque déjà pour de nombreux services publics et où la remontée des taux d’intérêt risque d’augmenter le service de la dette.
Dans cet environnement morose, les prix du transport routier de marchandises ont quand même regagné 1,9%, mettant un coup d’arrêt à la baisse des prix que nous observions depuis quelques mois.
Source : Upply Freight Index – Route France
La répercussion de l’évolution des coûts du gazole intervenant généralement avec un mois de décalage, il y a fort à parier que la hausse des taux de fret constatée en novembre est très largement "poussée" par l’envolée des prix de l’énergie en octobre. En effet, le mois dernier, nous avions constaté que les prix du gazole professionnel avaient augmenté très significativement de 14,6% sur un mois, induisant un fort impact sur l’indice CNR des coûts LD EA (Longue distance Ensemble articulé) : celui-ci progressait de 5,3% en octobre par rapport à septembre.
Si l’on compare la hausse des prix du transport (+1,9%) à l’envolée des coûts du transport, (+5,3%), on constate alors un différentiel de 3,4% au détriment du compte de résultat des transporteurs en novembre. Ces derniers paient donc comptant la baisse des flux de transport, qui oriente mécaniquement les prix à la baisse (...).