Le trafic mondial de fret aérien en est désormais à 13 mois consécutifs de baisse, après la chute de 1,1% constatée en novembre 2019 par rapport à la même période de 2018, en tonnes-kilomètres transportées.
Si l’on considère le verre à moitié plein, on note qu’il s’agit du plus faible pourcentage de baisse depuis le mois de mars. Ce résultat "reflète en partie l’importance croissante des grands rendez-vous du e-commerce comme les Singles Day ou le Black Friday", commente l’IATA. Effectivement, malgré la réduction des volumes, les prix semblent avoir relativement bien résisté, notamment entre l’Asie et l’Europe. La base de données Upply révèle ainsi une tendance à la hausse des prix du transport de fret aérien en novembre, que ce soit de point à point sur les principaux axes ou globalement sur le corridor Asie-Europe. En revanche, sur un an, les résultats sont bien plus décevants, tout comme l’est globalement cette "peak season" 2019, qui n’a pas permis d’enrayer le déclin.
"Si l’on regarde devant nous, les signes d’accalmie dans les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine constituent une bonne nouvelle, mais il reste encore bien du chemin à parcourir pour que l’industrie du fret aérien atteigne les 2% de croissance annoncés pour 2020", estime Alexandre de Juniac, directeur général et CEO de IATA. Les prévisions de l’association publiées en décembre font en effet état d’un trafic de 62,4 millions de tonnes pour 2020 contre 61,2 Mt en 2019. Le résultat sera donc en progression mais inférieur à 2018 (63,3 Mt).
Surtout, selon l’IATA, la pression sur les prix ne se démentira pas puisque malgré des prévisions de trafics en hausse, l’organisation anticipe un chiffre d’affaires mondial de 101,2 milliards de dollars, en baisse de 1,1% par rapport à 2019. Les marges devraient ainsi se contracter de 3% en 2020 après une réduction de 5% en 2019.
Géographiquement parlant, les chiffres de novembre révèlent une bonne performance des compagnies aériennes européennes, avec une croissance de 2,6%. Seule l’Afrique fait mieux (+19,8%), mais il s’agit proportionnellement d’un marché nettement moins important sur la scène mondiale.
L’Asie/Pacifique, première zone en parts de marché, continue en revanche à souffrir avec une nouvelle érosion de 3,7% en novembre. Le Moyen-Orient, après des années de croissance insolente, poursuit également son déclin (-3%) tout comme l’Amérique latine (-3 ,4%), une zone habituée aux évolutions contrastées.
L’Amérique du Nord, enfin, affiche un repli de 1,1%, que IATA impute notamment à la guerre commerciale avec la Chine et à une croissance relativement modeste de l’économie américaine.