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Indice de performance logistique : 5 chiffres à retenir

Rédigé par Anne Kerriou | 27 juin 2023

La Banque mondiale a publié la 7è édition de son rapport "Connecting to Compete", qui présente l’indice de performance logistique de 139 pays. Synthèse en 5 chiffres de cette première édition post-Covid.

La Banque mondiale publie depuis 2007 un indice de performance logistique des pays, basé sur six critères d’évaluation[1], dans le cadre de son rapport "Connecting to Compete". L’édition 2023 a été enrichie par l’analyse de données de suivi des expéditions dans les différents modes de transport, qui viennent compléter les résultats de l'enquête traditionnelle menée auprès des professionnels du transport et de la logistique (LPI).

Les six composantes de l'indice de performance logistique [1] sont évaluées au niveau national sur une échelle de 5 points, ce qui permet d'obtenir ensuite un score global également basé sur cette échelle de 0 à 5.

  • 8

C’est le nombre de pays européens qui se situent dans le Top 10 mondial en termes de performance logistique. Un chiffre stable par rapport à la précédente édition, publiée en 2018. Le Royaume-Uni sort du Top 10, dégringolant de la 9è à la 19è place, tandis que la Suisse y entre, en remontant de la 13è à la 3è position. L’Allemagne a quant à elle perdu sa première place sur le podium, au profit de Singapour, leader. avec un indice global de 4.3. Ce pays se situait au 7è rang en 2018.

Le Canada intègre le Top 10 avec une performance particulièrement spectaculaire puisqu’il se situait au 20è rang en 2018. Les 12 pays ayant un indice de performance logistique supérieur ou égal à 4.0 sur 5.0 correspondent tous à des économies à haut revenu.

  • 13

C’est le rang occupé par la France dans ce classement mondial. Le pays a gagné trois places par rapport à 2018 et frôle ainsi son meilleur classement, à savoir une 12è place obtenue en 2012, avant de retomber en 16è position en 2016 et 2018.

  • 44

C’est le nombre moyen de jours qui s’écoulent entre l'entrée d’un conteneur dans le port d'exportation et la sortie du port de destination, sur l'ensemble des routes commerciales potentielles. Environ 60 % du temps est passé en mer, mais "les retards les plus importants se produisent lorsque les conteneurs sont bloqués à l'origine ou à destination, dans les ports, les aéroports ou les zones logistiques", souligne la Banque mondiale. Concernant le temps passé dans les ports, le rapport constate que les économies industrialisées ne sont pas forcément plus performantes, ce qui s’explique en partie par la congestion des supply chains durant la période de reprise économique post-Covid. La durée moyenne de séjour d’un conteneur dans un port entre mai et octobre 2022 était de 3 jours pour l'Inde et Singapour, de 4 jours pour les Émirats arabes unis et l'Afrique du Sud, mais de 7 jours pour les États-Unis et de 10 jours pour l'Allemagne.

  • 4

C’est le nombre de jours au-delà duquel le temps passé dans un aéroport par une expédition de fret aérien est jugé excessif. Le rapport constate des similitudes entre le transport maritime et le transport aérien, dans le mesure où ce sont souvent les mêmes pays qui présentent des délais excessifs dans un mode ou dans l’autre, "ce qui indique de sérieux problèmes structurels de performance logistique". 

  • 75

C’est le pourcentage de chargeurs qui demandent "souvent" ou "presque toujours" des solutions logistiques permettant de réduire l'empreinte carbone des chaînes d'approvisionnement lorsqu'ils exportent vers des pays appartenant aux deux quintiles de performance logistique les plus élevés. Ces options respectueuses de l'environnement comprennent le passage à des modes de transport de marchandises à moindre intensité de carbone, un entreposage plus économe en énergie ou une meilleure utilisation des capacités. La Banque mondiale note que le nombre croissant d'engagements mondiaux et nationaux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la logistique produit des effets tangibles. Toutefois, l’impact est variable selon les zones. Le pourcentage de chargeurs qui demandent "souvent" ou "presque toujours" des solutions logistiques permettant de réduire l'empreinte carbone est légèrement supérieure à 20 % lorsqu'ils exportent vers des pays appartenant au quintile de performance moyen et bien inférieure à 10 % lorsqu'ils exportent vers des pays appartenant aux deux quintiles de performance les plus faibles.

[1] L'indice de performance logistique (IPL) de la Banque mondiale analyse les pays à travers six composantes :

  • L'efficacité du dédouanement et de la gestion des frontières.
  • La qualité des infrastructures liées au commerce et au transport.
  • La facilité d'organiser des expéditions internationales à des prix compétitifs.
  • La compétence et la qualité des services logistiques.
  • La capacité à suivre et à tracer les envois.
  • La fréquence à laquelle les envois parviennent aux destinataires dans les délais prévus ou attendus.

L’enquête auprès des professionnels de la logistique pour l’édition 2023 a été menée du 6 septembre au 5 novembre 2022.