La conjoncture socio-économique du mois de février se révèle contrastée. Dans le transport maritime, l’énergie, l’automobile ou le luxe, nos champions hexagonaux, comme CMA CGM, ont annoncé des bénéfices records. Autre très bonne nouvelle : l’indice PMI qui mesure l'activité du secteur privé s’est redressé à 51,6 en février, marquant le taux d'expansion le plus élevé de l'économie française depuis juillet 2022. La Banque de France et l’Insee ont écarté le risque de récession.
Pourtant, d’un autre côté, les nouvelles anxiogènes ont proliféré. On parle d’une véritable série noire dans le secteur de l’habillement où les mises en liquidation s’accumulent. L’inflation continue et elle frappe durement le portefeuille des Français. Selon l’Insee, elle s’élève globalement à 6,2% en février en glissement annuel, mais à plus de 14,5 % pour les prix de l’alimentaire. Dans ces conditions, il est logique de constater que le moral des ménages est en berne. À 82, l’indice synthétique se situe 18 points en-dessous de sa moyenne long terme. Parallèlement, le taux d’épargne s’envole.
Le projet de réforme des retraites vient cristalliser encore un peu plus les tensions. Les syndicats sont dans la rue pour protester contre cette réforme, mais avec désormais en toile de fond les problèmes de pouvoir d’achat et de justice sociale.
Dans ce contexte chahuté, les prix du transport routier sont restés quasi stables. Le Upply Freight Index montre une timide progression de +0,2%, comme si le marché était en position d’attente, mais l’analyse de la composante gazole révèle une autre réalité.
Source : Upply Freight Index – Route France
La répercussion de l’évolution des coûts du carburant intervient généralement avec un mois de décalage. En janvier, la progression du prix du gazole était de 2,4%. La pondération du carburant dans le coût total du transport varie, selon le CNR, de 20% à 26,5% selon le type de transport. On pouvait donc s’attendre mécaniquement à une hausse minimale comprise entre 0,5% et 0,65%, sachant que l’indice CNR LD EA (Longue distance Ensemble Articulé) était en croissance de 0,8% en janvier.
On peut donc estimer que la hausse des prix du transport constatée en février est motivée avant tout par l’augmentation du gazole à la pompe en janvier. Mais ce n'est pas la seule explication. La conjoncture morose induit une faiblesse de la demande, qui engendre une contraction des besoins de transport en France et entraîne l’UFI Spot vers le bas (...).
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