Market Insights

Panorama du transport de marchandises au Royaume-Uni

Rédigé par Anne Kerriou | 08 août 2025

Cinq ans après le Brexit, l'économie du Royaume-Uni ne s’est pas effondrée mais le commerce de biens a souffert, ce qui a eu un impact sur le secteur du transport et de la logistique.

Brexit ou pas, l’économie britannique reste solidement ancrée au deuxième rang européen. Avec un produit intérieur brut de 3 644 milliards de dollars en 2024, selon les données de la Banque mondiale, le Royaume-Uni est devancé par l’Allemagne et suivi par la France, l’Italie et l’Espagne. À l’échelle mondiale, le pays se situe en 6è position du classement basé sur le PIB, derrière les États-Unis, la Chine, l’Allemagne, le Japon et l’Inde. Il s’agit donc d’un producteur de richesses de premier plan.

Un Brexit qui n’est pas responsable de tous les maux

Le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne le 31 janvier 2020, tout en restant dans le marché unique et dans l’union douanière pendant une période de transition de onze mois. Alors que certains observateurs prédisaient une catastrophe économique, il n’en a rien été. Certes, en 2020, le Royaume-Uni a connu une contraction du PIB de 10,4%, plus forte que l’Allemagne ou la France, mais il serait tout à fait abusif de l’imputer aux seuls effets du Brexit. Cette année-là, le facteur d’évolution dominant était incontestablement la pandémie de Covid-19. Le rebond dynamique de 2021 et 2022 en apporte d’ailleurs la démonstration.

Comme la plupart des grandes économies européennes, le Royaume-Uni a ensuite vécu un ralentissement de l’activité en 2023 et même deux trimestres de récession. Mais il serait là encore un peu court d’accuser le Brexit. L’Allemagne aussi a connu une récession en 2023, qui s’est même prolongée en 2024, ce qui n’a pas été le cas au Royaume-Uni, où le PIB a progressé de 1,1% l’an dernier. Un chiffre à la fois supérieur aux prévision (0,9%) et à l’année précédente (+0,4%).

Un "Reset" bénéfique pour le secteur transport et la logistique ?

Cependant, le Brexit a pu avoir un effet aggravant sur certains paramètres. C’est le cas par exemple en matière d’inflation. Tous les pays européens ont été frappés de plein fouet, mais au Royaume-Uni, les pénuries de main d’œuvre ont été accentuées par le Brexit, ce qui a "légèrement exacerbé les pressions inflationnistes", estime l’économiste Stephen Hunsaker. Le phénomène a été particulièrement ressenti dans le secteur du transport routier de marchandises. 

Le Brexit a aussi pesé sur l’évolution du commerce extérieur. Le Royaume-Uni misait sur sa liberté retrouvée pour nouer des accords commerciaux hors Union européenne. Mais cette politique baptisée "Global Britain" a échoué. Les ports britanniques n'ont pour la plupart pas retrouvé les niveaux d'activité de 2019.

Depuis 2020, l’opinion publique britannique a évolué et les tensions actuelles avec les États-Unis ont plaidé encore un peu plus en faveur d’un apaisement avec l'Europe. Lors d’un sommet qui s’est tenu le 19 mai 2025, premier du genre depuis le Brexit, le Royaume-Uni et l’UE ont conclu un “nouveau partenariat stratégique” sur la sécurité, la défense et les échanges commerciaux, qui pourrait être une bonne nouvelle pour les professionnels du transport et de la logistique. 

AU SOMMAIRE

  • Une économie touchée mais pas coulée par le Brexit 
  • Un commerce toujours très connecté à l'UE
  • Un marché attractif pour le transport routier
  • Transmanche : une offre en partie redessinée par le Brexit
  • L'érosion post-Brexit du trafic des ports britanniques

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