Le projet de créer un hub de transbordement à Tanger remonte au milieu des années 90. Plusieurs espaces sont alors étudiés pour choisir le lieu d’implantation de ce vase projet logistique. La Méditerranée l’emporte finalement au détriment de l’Atlantique. C'est donc sur le détroit de Gibraltar, face au port d'Algésiras, que le royaume chérifien pose la première pierre du port. "Le choix méditerranéen s'explique par sa position à la croisée entre les routes maritimes est-ouest et nord-sud, ainsi que par la volonté du roi de s'ancrer dans l'espace euro-méditerranéen", explique Hassan Abkari, directeur général adjoint de Tanger Med Port Authority.
En 1999, le site de Tanger Med est défini et en 2002, le roi Mohammed VI pose la première pierre lors d'une cérémonie d'inauguration des travaux. Le chantier de Tanger Med 1 s’amorce deux ans plus tard, et en 2006, les premiers portiques sont installés. Le premier terminal de Tanger Med 1 ouvre officiellement ses portes en juillet 2007 et le second l’année suivante.
En 2008 commencent également les travaux du terminal passagers et du port roulier de Tanger Med, qui jouxtent Tanger Med 1. L'ouverture intervient en 2010.
En 2009, c'est au tour des zones franches industrielles et logistiques de sortir de terre. Au total, six zones logistiques voient le jour. La première est située en arrière du port. Les cinq autres, Tanger Free Zone, Tanger Automotive City, Renault Tanger Med, Tetouan Park et Tetouan Shore vont ensuite sortir progressivement de terre.
Au total, les zones franches industrielles et logistiques, que nous détaillerons dans le volet 3 de ce dossier, s'étendent aujourd’hui sur 1 600 hectares. Environ 900 entreprises occupent les terrains :
Ces zones franches peuvent encore se développer. Tanger Med Zones a demandé que soient réalisées plusieurs études dans la perspective de nouvelles ouvertures. Avec une réserve foncière de 3 600 hectares supplémentaires, Tanger Med veut confirmer sa position de premier hub de la logistique portuaire en Méditerranée. Des projets sont d’ailleurs d’ores et déjà en cours. En avril dernier, par exemple, l’équipementier automobile nippon Mitsui Kinzoku Act a lancé la construction de son usine de production de mécanismes de verrouillage de portes, d’un investissement global de 12,5 millions d’euros.
Dès l'inauguration du terminal de Tanger Med 1, le roi Mohammed VI a demandé la construction d'un second port à conteneurs. En 2008, la décision est prise, en pleine crise économique mondiale. Les travaux de Tanger Med 2 commencent en 2015.
Cette nouvelle infrastructure comporte deux terminaux. Le premier, le terminal 4, a démarré ses opérations le 28 juin 2019. Concédé à APM Terminals, il dispose d'un linéaire de quai de 820 m avec une capacité de 5 MEVP. En janvier 2020, le terminal 3 va entrer à son tour en activité. Concédé à Marsa Maroc, il s'étend sur 800 m linéaires avec une capacité de 1 MEVP.
Tanger Med 2 offre au total 1600 m linéaires de quai et une capacité de 6 MEVP par an. L'ensemble du complexe portuaire dispose donc désormais d'une capacité totale de 9 MEVP. Les deux terminaux de Tanger Med 2 ont nécessité un investissement d'un peu plus de 1 Md€ de la part des opérateurs. Chacun disposera de quatre portiques overpanamax.
Après Tanger Med 1 et 2, l'agence spéciale ne prévoit pas la construction d'un troisième terminal. TMSA dispose d'une participation dans le futur port de Nador, situé sur la Méditerranée, qui viendra compléter l'offre portuaire marocaine. S’il est prévu que Nador soit davantage dédié aux vracs, comme les hydrocarbures, les céréales et les minerais, un terminal de marchandises conventionnelles, dont les conteneurs font partie, y est aussi prévu avec un quai de 1 520 m linéaires. Ce port devrait être opérationnel en 2021.