La baisse révélée par notre baromètre mensuel Upply du transport routier en France est plus faible qu’attendue au mois de février. Après un mois de janvier secoué par les blocages des ports maritimes français, nous sommes entrés dans une période anxiogène de pré-crise du Coronavirus : nous voyions la fièvre s’étendre en Chine au loin et se rapprocher de nous par l’Italie sans vraiment comprendre ni ce qui se passait, ni ce qui allait arriver.
Nous pouvions légitimement envisager une baisse aussi conséquente que celle du mois précédent, parce que les flux depuis ou vers les ports étaient ralentis par manque de réceptions de marchandises depuis l’Extrême-Orient et conséquemment de conteneurs pour expédier.
Mais le graphique suivant montre une courbe moins perturbée, même si la tendance reste baissière.
Source : Upply
Les témoignages que nous avons reçus de la part de plusieurs transporteurs français indiquent en effet un mois de février plus consistant que prévu, avec des résultats financiers satisfaisants. La distribution alimentaire a tiré les flux vers le haut, peut-être en raison d’un certain mouvement d’anticipation de la crise à venir. Le climat des affaires, au cours de ce même mois de février, s’affichait d’ailleurs en hausse (voir le tableau en fin d’article).
Parallèlement, l’épidémie de Coronavirus a eu pour effet collatéral de réduire fortement les besoins de la Chine en pétrole, ce qui, ajouté à des tensions politiques, a engendré un mouvement de baisse des prix. En tous cas, la diminution du gazole de près de 5% et la stabilité des autres coûts de transport auront été une bouffée d’air pour les marges de nos transporteurs nationaux.
Espérons que cette accalmie de février leur aura permis de préparer des réserves pour passer l’épreuve du Covid-19, car ils sont maintenant dans la tourmente. Or nous, citoyens et consommateurs, avons plus que jamais besoin de nos transporteurs.
Source : Insee, CNR