On viendrait presque à en douter, quand on voit les sommets atteints par les taux de fret maritimes sur certains corridors, mais la loi de l’offre et la demande joue encore dans l’arène des mégas échanges conteneurisés Est-Ouest... en tout cas sur le transatlantique. La liaison Anvers-Norfolk en apporte une illustration nos données Upply. Sur la base d’un conteneur 40’ dry HC non dangereux, port à port, THC inclus, le prix est stable, voire légèrement en baisse. Les chargeurs savent jouer intelligemment dans le contexte de demande molle qui caractérise cette fin d’année vers la Côte Est des États-Unis.
Source : Upply
Il n’y a pas eu de révolution du côté des capacités offertes. Quelques "blank sailings" et une offre plus restreinte au départ des ports de l’ouest de la Méditerranée ont fait remonter quelques trafics pour embarquement via les ports du Nord. Cela aurait pu suffire pour maintenir les taux de fret, mais les incertitudes sur les élections américaines ont eu pour effet de reporter un certain nombre de contrats. Il restait donc de la place à bord, d’où quelques "discounts" sur les tarifs de fin d’année.
Il faut maintenant se montrer attentif aux mesures qui seront prises par la nouvelle administration Biden début janvier, principalement sur la question de l’allègement des taxes sur les produits européens importés aux États-Unis. Un changement de politique sur ces sujets pourrait avoir pour effet de remobiliser la demande de façon rapide, alors que les trois grandes alliances n’ont pas prévu de bouleversement de l’offre sur ce corridor pour 2021.
La situation particulière du Royaume-Uni, dans le compte à rebours infernal du Brexit, pourrait également conduire à des modifications d’un certain nombre de services de ligne en dernière minute. Mais ce n’est pas certain, et quand bien même cela se produirait, ces modifications ne seront pas assez substantielles pour remettre en cause les dynamiques globales du marché sur ce trade.