En 5 ans, le transport routier de marchandises (TRM) en Centre-Val-de-Loire, hors transit, trafic international et pavillon étranger, a connu une très nette croissance des flux internes. Leur part dans le trafic total est passée de 17,5% en 2014 à 23% en 2018. Cette montée en puissance permet de compenser le déclin des flux entrants et sortants. Le trafic global a ainsi franchi ces deux dernières années la barre des 15 milliards de tonnes-kilomètres.
L’année 2020, comme partout, marquera certainement un coup d’arrêt, après un ralentissement déjà sensible depuis 2018. Mais l’évolution positive sur une période longue reste le signe d’une tendance solide.
*en millions de tonnes-kilomètres transportées (hors transit, trafic international et pavillon étranger) - Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises
Les chiffres de trafic exprimés en tonnes racontent une histoire un peu différente. En 2018, le trafic total régional, hors transit, trafic international et pavillon étranger, s’élève à 112 millions de tonnes (Mt), soit une hausse de 3% par rapport à 2017 et de 12% par rapport à 2015. Toutefois, ce résultat reste inférieur de 2% au pic de 114,4 Mt enregistré en 2014.
Les produits de l’agriculture, la chasse, la forêt et la pêche occupe une place importante, notamment pour les flux sortants, devant les marchandises groupées, les matières premières et les produits alimentaires. "Le BTP, l’énergie, le secteur pharmacie/cosmétiques et l’agro-alimentaire constituent des secteurs très importants pour nos transporteurs", précise Pauline Martin, déléguée régionale de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Source : DREAL Centre-Val de Loire
Au 31 décembre 2019, selon le rapport régional 2019 de l’OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans le transport et la logistique), 1590 entreprises étaient inscrites au registre marchandises, contre 1428 en 2015, en incluant les établissements sans salariés. On peut citer entre autres parmi les PME emblématiques de la région les Transports Blanchet, Tendron, les Transports TLR Robinet, les Transports Satas, les Transports Catroux, Charbonnier, les Transports Coutant ou encore MDS Transport et Matériaux.
Les entreprises de 1 à 9 salariés représentent 57% des établissements employant des salariés, mais ils n’emploient que 12% des personnels transport et logistique, tandis que les 8% d’établissements comptant 50 salariés représentent 46% des effectifs. Des proportions sensiblement identiques à la moyenne nationale. En croissance continue depuis 2015, l’ensemble de la branche des transports routiers et des activités auxiliaires comptait 30 042 salariés en Centre-Val de Loire. Mais cette dynamique s’explique surtout par un boom des emplois logistiques.
Dans le transport routier proprement dit, l’OPTL relève une tendance intéressante : l’augmentation des effectifs en exploitation transport. "Elle atteste d’une reconnaissance du rôle crucial de l’exploitation pour la bonne réalisation des prestations de transport. En effet, les activités liées à l’exploitation sont de moins en moins diluées parmi les nombreuses activités des chefs d’entreprise dans les TPE et PME, et sont de plus en plus confiées à des exploitants dont c’est le métier exclusif", décrypte l’OPTL.
Les résultats opérationnels des années 2019 et 2020 ne sont pas encore disponibles, mais les premiers indicateurs permettent de penser que la région Centre-Val de Loire a plutôt bien résisté. Ainsi, l’enquête de conjoncture de la FNTR portant sur le deuxième trimestre 2020 a montré une bonne résilience des transporteurs lors de la première vague de confinement. La perte de chiffre d’affaires et le pourcentage de camions à l’arrêt en mai et en juin étaient en effet plutôt inférieurs à la moyenne nationale. "Cependant, la situation est variable selon les types d’activités. On peut considérer qu’à partir de l’automne, une entreprise sur deux a retrouvé un niveau d’activité à peu près normal en termes de volumes et de chiffre d’affaires. Mais pour l’autre moitié, la situation reste difficile", nuance Philippe Munier.
Comme partout, le contexte actuel suscite des inquiétudes palpables. "Les sondages auprès des chefs d’entreprise montrent une dégradation du niveau de confiance à court et moyen terme. Les chargeurs ont procédé à des renégociations de tarifs dans des périodes -et des proportions- inédites. Le secteur fait donc face à de grandes incertitudes", rappelle Philippe Munier.