La guerre en Ukraine focalise aujourd’hui toute l’attention, en raison des drames humains qui s’y jouent. Ce conflit a aussi un impact économique indéniable sur l’économie, et en particulier sur les enjeux énergétiques. Mais si l’on se concentre sur la situation du transport maritime conteneurisé, la principale préoccupation est ailleurs. La quasi-fermeture de la Mer Noire et l’embargo sur les ports russes affectent pour l’instant finalement à la marge les comptes d’exploitation des principales compagnies maritimes de lignes conteneurisées.
Tous les regards se tournent vers les grands terminaux à conteneurs chinois. Fermeront, fermeront pas ? Pour combien de temps ? Bien plus que la Guerre en Europe, la résurgence du Covid-19 est aujourd’hui LA question centrale en Chine. Face à cette nouvelle vague de contamination, la Chine reste fidèle à sa stratégie "zéro Covid" en confinant massivement. C’est notamment le cas à Shanghai, avec à la clef un lourd impact pour l’économie et la supply chain.
Pendant ce temps-là, en Europe, la recomposition du paysage logistique bat son plein, à coup d’intégrations stratégiques de grande ampleur et à grande vitesse. La manne financière accumulée ces 18 derniers mois à la faveur de la flambée des taux de fret permet aux compagnies maritimes de participer activement à ces grandes manœuvres.
Pour l’instant, on constate quelques inflexions mais pas de révolution sur les marchés des taux de fret. La discipline des compagnies maritimes en matière d’offre tient bon dans cette période de saison creuse que l’on avait beaucoup moins ressentie l’an dernier à la même époque.
Ce contexte va conduire probablement bon nombre de chargeurs à procéder à une analyse complète de leur supply chain pour intégrer cette nouvelle donne. Dans l’immédiat, les entreprises n’ont d’autre choix que de commencer à répercuter franchement les hausses tarifaires sur les clients finaux, mais les seuils d’acceptabilité s’effritent.