Actualité oblige, nous revenons volontairement sur le corridor transatlantique, quelques jours après la nomination de Boris Johnson comme Premier Ministre du Royaume-Uni.
Les volumes de marchandises sont actuellement plus faibles et plus atomisés en sortie du Royaume-Uni que de l’Europe continentale, ce qui explique des niveaux de tarifs sensiblement plus élevés au départ des ports britanniques. Les données Upply révèlent en effet un prix médian de 1898 $ / 40 HC sur Le Havre / New York, contre 2057 $ / 40 HC sur Southampton / New York.
Une capacité de transport maîtrisée et un niveau anormalement élevé de la demande estivale expliquent cette tendance du marché.
Projet d’accord commercial UK-US
En toile de fond des enjeux de cette prochaine rentrée, les regards sont braqués vers les actions de Boris Johnson, étant donné son alignement affiché avec le président américain Donald Trump.
Il n’est pas illusoire de penser que pour peser dans les futures renégociations à venir avec l’UE, le nouveau couple Johnson/Trump "tape fort" d’entrée avec un projet d’accord transatlantique bilatéral préférentiel. Un tel accord, s’il voit le jour, risquerait potentiellement de défavoriser l’Europe continentale en matière d’exportations vers les États-Unis, ne serait-ce que par la puissance de son effet d’annonce.
Un risque pour les ports continentaux
Sur un plan pratique, il pourrait y avoir un effet de "délestage" de marchandises européennes continentales re-labellisées United Kingdom pour contourner des barrières douanières à l’entrée des États-Unis.
Les ports anglais seraient les gagnants sur ce segment du marché, au détriment des ports européens continentaux. Les petits navires utilisés sur ce trade offrent souplesse et flexibilité. Par ailleurs, les ports du Royaume-Uni permettent un vaste choix, sans faire appel à des investissements supplémentaires.
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