La décision est tombée le 4 mai : la société japonaise Shoei Kisen, armateur de l’Ever Given, n’a pas obtenu la levée de la mise sous séquestre du navire, de sa marchandise et de son équipage. Le statu quo continue et pendant ce temps-là, marchandise et équipage (à l’exception de trois navigants libérés pour motifs impérieux) n’ont pas d’autre choix que d’apprécier l’amertume du "Great Bitter Lake", où le navire est toujours à l’ancre...
Une délégation de l’International Transport Workers’ Federation (ITF) s’est dernièrement rendue à bord pour s’assurer que l’équipage était en bonne santé et ne manquait de rien. Cela semble être le cas, même si pour BSM, la société allemande assurant le "ship management", ce dernier rebondissement ne va bien sûr pas dans le sens souhaité.
Du côté des autorités du Canal de Suez, la direction a fait savoir que la porte est ouverte pour la discussion avec l’armateur du navire, alors que les conclusions de l’enquête sur l’accident ne sont toujours pas connues.
La position d’attente devient néanmoins critique, voire irritante, pour les détenteurs de marchandises bloquées à bord, même si les ressorts juridiques de la mise sous séquestre sont connus des praticiens.
Dans le secteur du transport maritime conteneurisé, on n’avait pas vu un phénomène de séquestration d’une telle ampleur depuis les séquestrations en cascade des navires Hanjin, lors de la faillite brutale et retentissante de cette compagnie en février 2017.