Selon les résultats préliminaires publiés par l’Airports’ Council International (ACI), les aéroports mondiaux ont traité un volume total d’environ 102 millions de tonnes de fret en 2023, en baisse de 3,1% en glissement annuel et de 4,6% par rapport à 2019.
L’aéroport d’Anchorage, qui comptabilise dans le trafic de transit du fret qui fait escale sur l’aéroport sans changement d’appareil, n’est pas intégré dans notre Top 20. Son trafic s’élevait en 2023 à 3,4 Mt, en repli de 2,4% par rapport à l’année précédente. Source des données : Airports’ Council International (ACI), autorités aéroportuaires.
Les 20 premiers aéroports mondiaux représentent près de la moitié du volume total avec un trafic cumulé de 45,9 millions de tonnes, en baisse de 3,2% par rapport à l’année précédente. Ce top 20 compte 8 plates-formes en Asie (dont 4 en Chine), 6 aux États-Unis, 3 au Moyen-Orient et 3 en Europe. En plus des liaisons internationales, l’Asie et les États-Unis bénéficient respectivement d’un marché intra-US et intra-Asie propice au fret aérien par son étendue ou sa géographie.
En décembre 2022, la Chine a mis fin à sa politique Zéro Covid, ce qui a permis de relancer l’économie. Les aéroports chinois en ont profité puisqu’ils ont tous enregistré un trafic en croissance en 2023. Shanghai, en particulier, a connu une progression à deux chiffres. En revanche, les 4 autres plates-formes asiatiques du Top 20 sont en repli, et le déclin est parfois significatif, comme à Tokyo ou Taïpeh. Du côté des États-Unis et de l’Europe, l’année a également été marqué par une érosion globale du trafic fret, en lien avec le ralentissement de la croissance économique globale. Les trois plates-formes du Moyen-Orient enregistrent en revanche une progression. Cela permet notamment à Doha, hub principal de Qatar Airways, d’intégrer le Top 10.
Source des données : autorités aéroportuaires.
Les 10 premiers aéroports européens en termes de trafic cargo (fret+poste) ont traité un volume total de 12,4 millions de tonnes en 2023, en diminution de 0,6% par rapport à l’année précédente et quasiment stable par rapport à 2019.
Les leaders Paris et Francfort sont parvenus à contenir l’érosion du trafic, mais ils passent néanmoins tous les deux en-dessous de la barre symbolique des 2 millions de tonnes, à l’inverse de Londres qui regagne le terrain perdu en 2022, si l’on cumule le trafic de l’ensemble des plates-formes de l’écosystème londonien. La chute est plus nette pour Leipzig, qui cède ainsi la 3è place du podium à Londres, et surtout pour les plates-formes du Bénélux, qui subissent toutes un déclin à deux chiffres. Porté par une économie espagnole qui réalise des performances supérieures à la moyenne européennes, l’aéroport de Madrid se distingue par une croissance de 13,6% qui lui permet d’intégrer le Top 10 au détriment de Bruxelles, relégué en 11è position après avoir vu son trafic fret diminuer de 5,8%.
Hors Top 10, on peut souligner la performance de l’aéroport de Munich. À l’inverse de ses compatriotes Francfort, Leipzig et Cologne, il a enregistré une progression de son trafic de 6,6% qui lui permet d’occuper le 14è rang européen, avec un total de 284 346 tonnes. Juste derrière, en 15è position, Rome-Fiumicino s’est également distingué en 2023, en s’octroyant le record de croissance du Top 15. La plate-forme italienne a traité 189 862 tonnes, soit une progression de 35%. Cela s’explique notamment par le dynamisme des expéditions de produits pharmaceutiques à destination de la Chine, en lien avec la résurgence de cas de Covid lors de la réouverture du pays.
Source des données : Airports’ Council International, autorités aéroportuaires.
En 2022, les 10 principaux aéroports des États-Unis ont traité 20,1 millions de tonnes de fret aérien, soit une baisse de 8,4% par rapport à l’année précédente. Comme en Europe, le repli est attribué au ralentissement de l’économie, après la période de surchauffe post-Covid.
Les aéroports de Memphis et Louisville, hubs respectifs de FedEx et UPS, conservent les deux premières places du Top 10, malgré une érosion de leur trafic. Miami garde quant à lui sa 3è place et s’illustre par une croissance certes modeste (+1%), mais seuls trois plates-formes du Top 10 peuvent revendiquer cette tendance à la hausse. Cincinnati, hub de Amazon Air et de DHL aux États-Unis, a connu la plus forte croissance du Top 10, +5,9%. New-York JFK a également progressé, mais ce résultat est contrebalancé par la baisse de trafic constatée sur l’aéroport de Newark, qui décline de 9% à environ 665 000 tonnes, selon les chiffres de l’Airports Council international. Globalement, la place de New-York est donc plutôt stable en termes de trafic de fret aérien.
La plupart des autres plates-formes du Top 10 connaissent une contraction à deux chiffres de leur trafic fret. C’est notamment le cas d’Indianapolis, siège du 2è hub de FedEx aux États-Unis, qui régresse de 21,7%, en ligne avec le déclin des volumes de FedEx qui représente la quasi-totalité du trafic fret de cet aéroport.
Source des données : Airports’ Council International, autorités aéroportuaires.
Les 10 premiers aéroports asiatiques affichent un trafic cumulé de 22,2 millions de tonnes, en repli de 2,2% par rapport à 2022.
La Chine domine le classement, avec cinq plates-formes dans le Top 10, trois dans le Top 5, et les deux premières places pour Hong Kong et Shanghai. En 2023, elle se distingue aussi par le fait que tous les aéroports chinois du Top 10 sont en croissance, alors que tous les autres aéroports asiatiques enregistrent une diminution de leur trafic cargo. Cela peut s’expliquer notamment par le fort développement des plates-formes de fast-fashion Shein et Temu, qui dopent le trafic de fret aérien au départ de Chine depuis plusieurs mois.