Les taux de fret maritimes sont encore légèrement orientés à la baisse entre Le Havre et Dubai (Jebel Ali). Une situation qui pourrait toutefois ne pas perdurer. En effet, les capacités ne manquent pas, mais les tensions dans la zone sont vives.
L’espace au départ d’Europe vers Dubai est facilement disponible, cette destination étant proposée par les trois grandes alliances maritimes de lignes conteneurisées. Le port de Jebel Ali est un accès vital pour l’entrée des marchandises sur toute la zone du Golfe, avec, grâce à son statut particulier de zone franche, des captations de flux à destination de l’Afrique de l’Est par cabotage et dans une moindre mesure du Maghreb par voie terrestre.
À ce jour, il n’y a pas de suspension de services des carriers vers ce port stratégique situé au milieu de la zone du détroit d’Ormuz, malgré une situation très agitée en raison des tensions irano-américaines autour du pétrole.
Surcharges pour risque de guerre
Toutefois, si la tension ne redescend pas rapidement sur cette zone stratégique, les compagnies vont devoir répercuter massivement sur la marchandise des « surcharges pour risque de guerre » ou équivalent, afin de tenir compte des majorations de primes d’assurance pour emprunter le détroit dans un contexte aussi tendu.
Des surcharges temporaires de 100 à 200 USD par 40’ ne sont pas à exclure, y compris dans le cadre des contrats directs chargeurs qui ne peuvent s’exonérer complètement de cette situation imprévisible par nature.
Comme pour toute surcharge, une négociation est toujours possible. Une exonération totale sera en revanche difficile à argumenter dans le contexte.
Dès le début des années 50, la zone d’Ormuz a déjà été clairement identifiée comme un point géo-éco stratégique critique au niveau des grands équilibres planétaires. Et puisque l’heure est aux lectures estivales, le capitaine ne saurait que trop vous recommander, à ce sujet, une (re) lecture du Secret de l’Espadon (Edgard P. Jacobs).
Capitaine Upply
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