Le porte-conteneurs Ever Given, qui s’était échoué en mars dernier dans le Canal de Suez, paralysant ainsi le trafic pendant 6 jours, a effectué début août une tournée dans les ports du Nord de l’Europe. Le trajet initialement prévu a été raccourci, le navire se focalisant sur Rotterdam et Félixstowe sans décharger à Hambourg. Il a ensuite repris la route de l’Asie, rempli pour l’essentiel de conteneurs vides mais aussi de quelques conteneurs pleins, atténuant ainsi un peu la congestion de ces deux ports.
La remise en service définitive de ce navire reste pourtant incertaine à ce stade. Devra-t-il procéder à des réparations avec passage en cale sèche lorsqu’il aura rejoint l’Asie ou bien faire seulement l’objet d’interventions minimes ? Ce point est important car, dans le dossier d’avarie commune en cours, les sommes à payer par les assureurs, ou directement par les chargeurs si leurs marchandises n’étaient pas couvertes, varieront considérablement selon le scénario.
Certains réceptionnaires restent toujours sourds aux appels de retrait de la marchandise qui a été déchargée dans les ports européens. Ils sont pourtant juridiquement tenus de procéder à ce retrait, de veiller à la mise en place des garanties bancaires auprès du dispatcheur d’avaries et de procéder au paiement des frais de "demurrage" qui grimpent très vite.
Les commissionnaires de transport, au titre de leur devoir de conseil, ont une part de responsabilité pour éclairer au mieux leurs clients sur ces questions. Dans le cas présent, la "politique de l’autruche" n’est pas bonne conseillère...