BAROMÈTRE. Le marché du transport de marchandises en France souffre de nombreuses incertitudes paralysantes : activité en berne, variation des coûts du gazole, inflation sur certains postes de coûts. Les transporteurs français s’inquiètent, alors que l’écotaxe pourrait revenir et que la suppression des taux réduits de la taxe TICPE est sur la table.
Sur le plan international, le mois de juin a été marqué par un regain de tension, avec les bombardements israéliens puis américains sur l’Iran. Conséquence directe, les prix du pétrole se sont envolés : le prix du baril de Brent (le baril de référence en Europe), qui était de 66,55 dollars le 10 juin 2025, est monté à 78,69 dollars le 19 juin et a dépassé les 80 dollars le lundi 23 juin au matin, son plus haut niveau depuis janvier 2025. Cette pression sur les cours a eu mécaniquement une incidence sur les prix du gazole à la pompe : le gazole professionnel a connu une hausse des prix de l’ordre de 3,4% en juin, rompant avec la baisse continue enregistrée jusqu’alors depuis janvier. Ce coup de chaud s’est toutefois assez rapidement calmé.
Sur le plan national, l'Insee a revu à la baisse la croissance du PIB français avec une estimation de croissance de seulement 0,6% pour 2025, après une hausse de 1,1% en 2024, ce qui représente un gain modeste de 18 milliards d'euros. Seule bonne nouvelle : la France évite la récession. Mais la consommation des ménages et l'investissement des entreprises ralentissent, avec en particulier une dégradation prévue de 0,5% pour ce dernier en 2025. Dans la zone euro, la croissance du PIB devrait atteindre 0,9%, selon les dernières prévisions de la Commission européenne. Comparée à ses voisins européens, la France est un peu à la traîne : au premier trimestre 2025, le PIB a progressé de 0,6% en Espagne, 0,4% en Allemagne, 0,3% en Italie, et 0,1% en France. Par ailleurs, la France souffre d’un accroissement de la dette qui va nécessiter des mesures d’économie drastiques lors du projet de loi de Finances, dans un contexte politique fragile, ce qui laisse présager une grande instabilité à l’automne.
Une demande toujours fragile
Dans cet environnement morose, les prix du transport routier en France ont stagné en juin, affichant une très légère progression de 0,3% sur un mois. La situation politico-économique a freiné la demande de transport et gelé les négociations tarifaires entre les chargeurs et les transporteurs sur les dossiers estivaux, entraînant une incertitude persistante sur le marché.
Source: Upply Freight Index – Route France
Depuis l’année 2024, l'évolution des prix varie dans un tunnel compris entre -1,0% et +1,5%, indiquant une volatilité atténuée des marchés du transport routier. Cette stabilisation reflète plus une faiblesse de la demande qu’une amélioration de la confiance des acteurs du marché, dans un contexte global marqué par des tensions géopolitiques, des taux de droits de douane incertains et des défis logistiques persistants (...)
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