Alors que la demande occidentale reste très forte, les tensions persistent dans les chaînes logistiques. Les alternatives ferroviaires au transport maritime conteneurisé Asie-Europe sont désormais saturées, avec de grosses attentes à la frontière entre le Kazakhstan et la Chine, mais aussi, côté européen, entre la Biélorussie et la Pologne. On constate aussi une très forte tension sur le fret aérien après une accalmie passagère en début d’été. Elle est notamment alimentée par la résurgence de cas de Covid-19 en Chine.
Ces facteurs ont conforté la progression moyenne des taux de fret FAK maritimes au mois d’août sur les axes Est / Ouest, ce qui a eu pour effet direct de continuer à faire monter le "panier moyen" des compagnies maritimes. Cependant, les taux FAK astronomiques annoncés par certaines compagnies fin juillet, aux alentours de 17 000 à 20 000 USD/40’ HCD, tendent à disparaître. La décision de stopper l'augmentation des taux de fret spot jusqu'en février 2022, annoncée par CMA CGM le 9 septembre, est à ce titre symptomatique.
Économiquement, il est parfois plus rentable aujourd’hui de supporter des coûts de stocks, même élevés, à proximité de ses bassins de consommation, que de prendre le risque d’une rupture de références sans option de réassort. On assiste clairement à une remise à plat globale de l’ensemble des fondamentaux de la supply chain des 40 dernières années. Plus grand monde n’ose parler en ce moment de zéro stock et de flux tendu...