Un accord financier serait en passe d’être conclu entre SCA, l’autorité de gestion du Canal de Suez, et Shoei Kisen, l’armateur du porte-conteneurs Ever Given. Cet accord ouvre la voie à une libération du navire, immobilisé avec son chargement et son équipage depuis son déséchouement, même si toutes les procédures judiciaires sont loin d’être closes.
C’est évidemment une bonne nouvelle pour l’équipage, qui devait commencer à trouver le temps long… mais aussi pour de nombreux importateurs européens. Avant de pouvoir entreprendre un nouveau voyage deep-sea commençant en Méditerranée, le navire va devoir faire l’objet d’une inspection technique dans un port. A priori, sa navigabilité devrait être confirmée.
Pendant ce temps, les importateurs qui ont des marchandises à bord ont tout intérêt à se préparer à leur arrivée.
Par ailleurs, au cours des semaines qui suivront la remise en service de l’Ever Given, il sera intéressant d’observer le sort réservé à ce navire absent des rotations depuis plusieurs mois. Trois options sont possibles : la compagnie peut décider de le réintégrer dans un service régulier existant, l’utiliser de façon ponctuelle pour contribuer au désengorgement des terminaux nord-européens ou y recourir pour ramener massivement et rapidement des conteneurs vides en Asie, sans offrir de capacité commerciale.
Le retour de l’Ever Given dans les rotations maritimes mondiales pourrait-il fissurer la dynamique haussière des taux de fret ? Certes, les quelque 20 000 EVP qu’il offre ne sont qu’une goutte d’eau dans les capacités mondiales. Mais dans une période où les compagnies maritimes gèrent l’offre avec une précision chirurgicale, un impact au moins momentané ne peut pas totalement être exclu.