Nous nous étions déjà émus, dans notre série d’articles sur l’avenir du transport maritime de conteneurs, du risque de pression forte de la part de la Chine vis-à-vis de Taiwan, dans la continuité de celle exercée sur Hong Kong. C’est le cas clairement aujourd’hui, comme le montre la rupture des relations diplomatiques entre Taiwan et les îles Salomon et Kiribati. Et cette situation n’est pas un très bon présage pour l’avenir.
Le gouvernement taïwanais sent clairement l’étau se resserrer, le pays n’étant reconnu officiellement que par 15 États sur la scène internationale, dont seulement un en Europe (le Vatican !). La question de Taïwan, éternellement revendiqué par l’État chinois, représente un risque élevé de "2ème front" pour la flotte américaine déjà concentrée sur la crise iranienne. Car elle a pour enjeu la navigation marchande et militaire dans le corridor entre Taïwan et la Chine.
Un scénario de type "Baie des Cochons", suite à des frictions plus ou moins graves entre navires dans la zone, apparaît malheureusement comme très probable, en cas d’interventionnisme plus musclé de la part de l’État Chinois. Les Américains risquent alors d’être embarqués dans un processus très hasardeux sur la zone.
L’Europe paraît assez absente de cette problématique qui pourtant, en termes d’accès et de routes maritimes marchandes, est au moins aussi cristallisante que le détroit d’Ormuz. Dans l’immédiat, les taux de fret sur Rotterdam enregistrent une légère baisse.
Évolution du taux de fret port à port pour un conteneur 40'HC - Source : Upply
Photo : Visualisation du 7è terminal à conteneurs du port de Kaoshiung, dont les travaux doivent s'achever en juin 2022 (phase 1) et juin 2023 (phase 2) - @Port of Kaoshiung.