Le secteur du transport maritime conteneurisé a confirmé en octobre le léger frémissement de la demande que nous évoquions dans notre baromètre du mois de septembre. Il se traduit par une petite augmentation des réservations en sortie d’Asie, et de Chine en particulier, sur la fin du mois d’octobre. Cette tendance devrait se raffermir en novembre et décembre à destination de l’Europe et des États-Unis pour les raisons suivantes :
Indice d’évolution des taux de fret maritime sur le corridor Asie-Europe au cours des trois derniers mois et prévisions à six semaines. Base 100 = janvier 2017. Source : Upply Freight Index (UFI).
Dans ce contexte, la question de la surcapacité chronique actuelle et à venir constitue une réelle épée de Damoclès. Elle risque d’empêcher une reprise durable du marché des taux de fret. Les trop nombreux navires de 24 000 EVP, déjà intégrés dans les flottes des grandes compagnies ou en passe de l’être prochainement, ont pour effet d’aspirer en quelque sorte immédiatement un surplus ponctuel de demande pour remplir des cales gourmandes à des prix dérisoires au regard des investissements qu’une telle flotte suppose.
Ces navires géants correspondent à une optimisation mathématique théorique, basée sur l’hypothèse d’une poursuite de la croissance chinoise au même rythme qu’au cours des deux dernières décennies. Or nous savons désormais que ce scénario n’est plus pertinent. Triste symbole de ce gigantisme, le MSC Mette n’a pas eu d’autre choix que de partir à vide de Fos-sur-Mer, après une inauguration en grandes pompes malheureusement annulée pour cause de météo, en prenant la route du Cap au ralenti, pour rejoindre un continent asiatique qui ne l’attend pas vraiment.
Malgré la très légère éclaircie en matière de demande sur certains axes, la haute saison tant attendue par les compagnies maritimes n’a pas eu lieu. La réorganisation des services et les annulations d'escales reste donc à l’ordre du jour (...)
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