Les clignotants sont au rouge dans le fret aérien. Les chiffres de décembre ont confirmé la tendance : l’industrie du fret aérien est à la peine. Selon les chiffres de l’IATA, les volumes en tonnes-kilomètres ont diminué de 2,7% au cours de cette période, alors que les capacités augmentaient dans le même temps de 2,8%. Le coefficient de remplissage perd ainsi 2,7% à 46,7%.
Ces piètres résultats de décembre viennent clôturer une année morose. Handicapé par le ralentissement de la croissance du commerce mondial, qui s’est limitée à +0,9%, le trafic mondial de fret aérien a diminué de 3,3% en 2019 par rapport à l’année précédente. Parallèlement, le coefficient de remplissage a perdu 2,6 points pour s’établir à 46,7%. Pour Alexandre de Juniac, directeur général et CEO de IATA, les fortes tensions commerciales, notamment entre la Chine et les États-Unis, sont les ferments de cette chute inédite depuis la crise financière de 2009. Les marchés du fret aérien avaient alors plongé de 9,7%.
Cette morosité a rejailli sur les prix de transport. Selon notre base de données Upply, le niveau moyen des prix sur le corridor Asie-Europe, par exemple, est en repli de 6,65% au 4è trimestre 2019 par rapport à la même période de 2018 (en savoir plus sur notre outil Tendances).
Alors que la guerre commerciale semble s’apaiser un peu, l’épidémie de coronavirus vient contrecarrer les perspectives de redressement. Les restrictions de circulation et l’impact sur les capacités de production vont freiner la croissance économique. "À n’en pas douter, 2020 sera de nouveau une année difficile pour l’industrie du fret aérien", estime Alexandre de Juniac.
Géographiquement, l’année 2019 s’est révélée particulièrement difficile pour la zone Asie/Pacifique. Cette région conserve certes largement son premier rang mondial, avec une part de marché de 34,6%. Mais le trafic des compagnies asiatiques a décliné de 5,7% (avec notamment un trafic intra-Asie en chute de 8%). Il s’agit du plus fort déclin devant le Moyen-Orient (-4,8%), l’Europe (-1,8%), l’Amérique du Nord (-1,5%), et l’Amérique latine (-0,4%). Les compagnies africaines sont les seules à enregistrer une évolution positive en 2019 (+7,4%), à relativiser toutefois au regard de leur modeste part de marché (1,8%).