Les résultats financiers publiés par les compagnies maritimes pour le 3è trimestre confirment une tendance clairement baissière dans l’activité de ligne maritime conteneurisée. Les trois grandes compagnies européennes accusent une chute du chiffre d’affaires en glissement annuel sur cette période, tandis que l’EBITDA est quasiment divisé par deux.
La tendance est la même pour le n°4 mondial, Cosco, qui enregistre une chute de ses revenus de 23,5 % au 3è trimestre par rapport à la même période de 2024, malgré des volumes en hausse de 5%. ONE et Yang Ming font aussi état d’une dégradation des comptes. Fidèle à ses habitudes, le n°1 mondial, MSC, ne publie pas ses comptes, mais il est évident qu’il n’est pas épargné par la chute des taux de fret.
En octobre, les compagnies maritimes espéraient encore une petite remontée des taux de fret pour les dernières semaines de l’année. Pour y parvenir, toutes les alliances avaient en priorité actionné le levier classique des annulations de voyages. Mais un autre facteur devait donner un petit coup de pouce supplémentaire : la riposte de la Chine aux taxes américaines sur les navires.
Finalement, l’accord commercial et économique conclu entre le président Trump et son homologue chinois Xi Jinping lors de leur rencontre du 30 octobre a mis un terme à l'escalade. Les taxes sur les navires chinois ou détenus par des intérêts chinois escalant aux États-Unis, qui étaient entrées en vigueur le 14 octobre, ont été suspendues pour un an à compter du 10 novembre 2025. Les mesures similaires appliquées par la Chine aux navires américains escalant sur son territoire ont été également suspendues.
D'un côté, c'est un soulagement pour les compagnies maritimes, qui s'apprêtaient à devoir payer un lourd tribut aux États-Unis et en Chine. Mais d'un autre côté, cette suspension pour un an des taxes réciproques sur les navires a fait brutalement retomber la tension. La Chine a immédiatement retrouvé de la fluidité dans ses exportations, ce qui a diminué la pression sur les taux de fret.
À cela s'ajoute l'hypothèse d’un retour progressif des navires par la mer Rouge et le canal de Suez sur l’axe Asie-Europe, qui gagne du terrain chaque semaine. Là encore, il s'agit d'une nouvelle à double tranchant pour les compagnies. Certes, les coûts opérationnels sont moins élevés que par la route du Cap, mais il existe aussi un vrai risque de crash des taux de fret (...)