C’est la rentrée, avec ses budgets, ses intempéries et ses fichiers Excel chaque année plus lourds de quelques lignes et de quelques colonnes... Dans le transport maritime conteneurisé, ce début d’automne est traditionnellement marqué par l’ouverture de la saison des appels d’offres.
Côté chargeur, l’exercice consiste à se positionner au meilleur moment afin d’obtenir le prix cible auquel on souhaite parvenir pour ses flux existants et potentiels. Le résultat intervient généralement au bout de trois tours d’appel d’offres, voire parfois quatre pour les trafics les plus disputés.
Pour le client, comme pour les compagnies maritimes, cet exercice nécessite un travail colossal de traitement des données et s’accompagne d’une forte pression, pour un résultat pourtant presque toujours imparfait. En effet, les contrats en maritime sont très fastidieux, et parfois aléatoires en raison de facteurs exogènes lourds s’invitant en cours de contrat (force majeure, par exemple).
Ce qui caractérise les contrats maritimes conteneurisés, c’est d’abord l’extrême difficulté pour un chargeur de prévoir précisément ses besoins de chargement sur un an en volumes, corrigés des variations saisonnières. Et pour la compagnie maritime, le défi consistera à faire correspondre l’offre à la demande en temps réel, à la fois en termes de mise à disposition de conteneurs vides et de services maritimes permettant des départs rapides. Dans la vraie vie, les chargeurs enjolivent encore trop souvent leurs prévisions de volumes et n’ont qu’une vision assez approximative de leurs besoins de chargement, tandis que de l’autre côté, les compagnies et les grands commissionnaires de transport maritime s’affranchissent assez facilement de leurs obligations contractuelles initiales.
Pourtant, plus encore aujourd’hui après les pandémies, guerres et disruptions de service en tout genre que nous avons connues ces dernières années, il se confirme que quoi qu’il arrive sur le marché, il reste toujours plus souhaitable d’avoir un contrat même imparfait que de ne pas en avoir du tout. En 2023, l’année a été marquée par une brutale chute des taux de fret jusqu’à l’automne et un retour à des coûts de transport très faibles pour les chargeurs. Mais le déclenchement des attaques des rebelles Houthis en mer Rouge a inversé la tendance, en particulier sur l’Asie-Europe, mettant un terme à une période anormale de taux spots moins chers que les taux contractuels.
Dans ce contexte, évaluons maintenant les leviers du marché à prendre en compte par les chargeurs dans leurs négociations avec les compagnies maritimes pour la saison 2024-2025.
Visionnez le replay de notre webinar du 09/10/2024 : "Appels d’offres maritimes 2025 : comment se préparer à un marché en mutation ?". Durant cette session, nos experts ont partagé leurs conseils pratiques pour aborder la saison des appels d’offres en toute sérénité.