Nos scénarios 2025 pour le transport maritime conteneurisé se sont-ils vérifiés au premier semestre et restent-ils valides pour le second ? Examinons-les à la lumière des derniers éléments d’actualité.
Dans notre exercice de prospection annuel publié en janvier dernier, nous avions évoqué trois scénarios susceptibles de caractériser l’année 2025 dans le transport maritime conteneurisé :
- Une affirmation de la domination de MSC sur le marché
- Une contestation de cette suprématie de MSC et un encadrement réglementaire
- Un grand réveil des États-Unis dans le transport maritime
Où en sommes-nous six mois plus tard ? Ces trois scénarios semblent toujours pertinents, à ceci près que le scénario numéro 3 a pris une ampleur déterminante, reléguant presque au second plan les deux autres scénarios. Passons-les donc en revue en suivant ce nouvel ordre.
1/ Le grand réveil des États-Unis
Les États-Unis ont clamé haut et fort leur retour dans le secteur de la marine marchande, quelque peu délaissé depuis 30 ans, et de la marine en général. Les prémices de ce mouvement étaient perceptibles sous l’administration Biden, mais ils se sont confirmés sous la nouvelle administration Trump.
Premièrement, la nouvelle administration a manifesté une volonté de contrôle global des voies maritimes mondiales, au nord et au sud.
Deuxièmement, les États-Unis ont pris conscience de leur vulnérabilité maritime. Moins de 1% de la flotte mondiale est sous pavillon américain, et la Chine construit plus de 50% des navires. Ils veulent désormais y remédier, avec une approche combinée visant à renforcer la marine et le commerce.
Le 9 avril 2025, Donald Trump a signé un décret présidentiel visant à "restorer la domination maritime américaine", qui prévoit notamment l’élaboration d’un vaste "plan d’action pour le maritime". Par ailleurs, suite à une investigation demandée par l’administration Biden sur les pratiques de la Chine dans le commerce et l’industrie maritimes, le bureau du représentant américain au commerce (USTR, United States Trade Representative) a publié le 17 avril un projet de réglementation qui consistera notamment à taxer les navires construits en Chine ou détenus par des intérêts chinois. L’objectif est de relancer les activités de construction navale aux États-Unis, mais aussi dans les économies "amies" comme la Corée du Sud ou le Japon, où elles sont en déclin par rapport au rouleau compresseur chinois. La relance de l’industrie maritime américaine serait ainsi financée par des taxes sur les transporteurs étrangers (...)
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