Lorsque les compagnies maritimes ont commencé à dérouter massivement leurs navires vers le cap de Bonne-Espérance pour éviter les attaques en mer Rouge, personne n’imaginait que cette situation allait s’inscrire dans la durée. Force est de constater pourtant que cette nouvelle donne sur l’axe Asie-Europe se sera finalement imposée durant la majeure partie de l’exercice financier en cours, avec des conséquences sur la rentabilité des compagnies.
Certes, les recettes unitaires par conteneur sont aujourd’hui majoritairement bénéficiaires, ce qui n’était plus le cas au deuxième semestre 2023. Cependant, elles doivent faire face à une forte inflation des coûts d’exploitation. Il y a un an, nous estimions à environ 1800 USD par 40’ le seuil de rentabilité moyen pour une compagnie sur l’axe Asie / Europe pour un trajet port à port direct hors THC, sur la base d’un passage via le canal de Suez. D’après nos estimations, ce seuil, dans une configuration via le cap de Bonne-Espérance, tourne aujourd’hui autour de 3400 USD/40’.
Alors que la saison des appels d’offres démarre, avec des premiers tours qui ne pourront nécessairement pas se positionner autrement qu’au-dessus des seuils de rentabilité actuels des compagnies, on assiste logiquement à un resserrement des conditions tarifaires entre le marché spot et le marché contractuel.
En base annuelle, dans l’hypothèse d’un passage via le cap de Bonne-Espérance qui se prolongerait, cela signifie que les chargeurs doivent se préparer à des budgets transport en très forte hausse, (...)