Vous êtes déjà connecté mais ne voyez pas l’intégralité du contenu, contactez-nous !
BAROMÈTRE. L’économie française fait preuve de résilience, malgré un contexte incertain. L’inflation reste maîtrisée, mais la consommation et les investissements stagnent. Le transport routier voit ses prix augmenter, avec une légère reprise due à la peak season.
Contre toute attente, l'économie française a manifesté une vraie résilience face aux aléas politiques et budgétaires. L'activité a montré des signes de reprise au troisième trimestre 2025, avec un PIB en hausse de +0,5%, après une croissance de +0,3% au trimestre précédent. La France n’a pas basculé dans la récession et continue d’enregistrer de meilleures performances que l’Allemagne. Selon la note de conjoncture de la Banque de France de novembre 2025, le PIB en France devrait à nouveau progresser légèrement au 4è trimestre, ce qui permettrait à la France de dépasser les +0,8% de croissance attendus pour l’ensemble de 2025. En Allemagne, la croissance devrait en revanche se limiter à +0,2%.
Un climat des affaires en hausse
Cette résilience de l’économie incite-t-elle à l’optimisme ? Après plusieurs mois de stagnation, l’Insee note en tout cas une légère amélioration du climat des affaires, notamment dans l’industrie où l’indice du climat des affaires gagne 4 points à 101, se situant ainsi légèrement au-dessus de la moyenne de longue période. Concrètement, les chefs d’entreprise dans l’industrie se montrent plus optimistes quant à leur production future et constatent une amélioration de leurs carnets de commandes, précise l’Insee. Le climat des affaires rebondit aussi "très nettement" dans le commerce de détail et l’automobile, l’indicateur gagnant 7 points pour se hisser à 99. Les concessionnaires comptent vendre plus de véhicules, les garagistes prévoient également un afflux de clients, tandis que les enseignes de prêt-à-porter ou d’électroménager garnissent déjà leurs rayons en prévision des fêtes de fin d’année. Bref, la haute saison de fin d’année se profile.
Autre facteur qui nourrit peut-être l’optimisme : la maîtrise de l’inflation. En France, les prix à la consommation ont en moyenne augmenté de 1 % au mois d’octobre en glissement annuel, a annoncé l’Insee dans son estimation provisoire du 31 octobre, après 1,2 % en septembre et 0,9 % en août. La France se situe ainsi bien en-deçà de la moyenne de la zone euro (+2,1% en octobre). Ce ralentissement de l’inflation en France en octobre s’expliquerait notamment par une baisse plus soutenue des prix de l’énergie, et par une augmentation moindre des prix de l’alimentation.
Pourtant, cela ne suffit pas à relancer la consommation : redoutant une hausse des impôts sous une forme ou une autre, les ménages ont restreint leurs dépenses. Les entreprises adoptent le même comportement. Elles limitent les investissements et privilégient le renforcement de leur trésorerie pour passer cette période incertaine. Seule la dépense publique a été le moteur de l’économie, creusant inexorablement le déficit.
La hausse des prix de transport tirée par la progression du gazole
Dans ces conditions, les prix du transport routier en France ont très légèrement augmenté en octobre. Ils ont progressé de 0,3% par rapport à septembre. Les incertitudes politiques qui pèsent lourdement sur le monde économique se font bien évidemment ressentir dans le secteur du transport routier.

Source: Upply Freight Index – Route France
Les évolutions des coûts du transport routier, et donc par ricochet des taux de fret, sont très corrélées au prix du gazole professionnel. En septembre et en octobre, celui-ci a progressé respectivement de 0,7% et 0,3%, ce qui a mécaniquement eu un effet sur le coût total. Ainsi, l’indice Longue Distance Ensemble Articulé (LD EA) publié par le CNR a progressé de 0,2% en septembre et est resté stable le mois suivant. Nous constatons donc que la mécanique de répercussion de la variation du coût du gazole avec un mois de retard a une nouvelle fois opéré.
Avant l’été, les dirigeants du transport routier de marchandises avaient fait état d’une relative amélioration de leur activité. L’embellie s’est révélée de courte durée (...)
