BAROMÈTRE. Les prix du transport ont fortement reculé au mois de septembre, dans un paysage politique et économique incertain. Le marché connaît une surcapacité structurelle.
En France, la longue période d’incertitude ouverte le 9 juin, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République Emmanuel Macron, s’est enfin terminée. Le 5 septembre, après presque deux mois d’attente, le président de la République Emmanuel Macron a nommé son nouveau Premier Ministre, Michel Barnier. Il a fallu environ deux semaines de plus pour connaître la composition du gouvernement, mais cette fois ça y est, la France a retrouvé une équipe aux manettes, même s’il est acquis que l’absence de majorité absolue au Parlement va rendre son travail particulièrement difficile.
Le poste de ministre délégué aux Transports revient à François Durovray, qui succède à Patrice Vergriete. Une nomination plutôt bien accueillie dans les milieux professionnels. Reconnu pour sa connaissance des dossiers dans le domaine du transport de voyageurs, l’homme devra néanmoins prouver son intérêt pour les problématiques propres au transport de marchandises. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il aura fort à faire. Ses premières décisions sont très attendues, notamment par les transporteurs routiers qui traversent une période très difficile.
Une amélioration du climat des affaires
Malgré la longue période d’incertitude politique et des comptes publics plus que préoccupants, l’économie française ne s’en sort pas si mal. La Banque de France a revu à la hausse ses prévisions de croissance de l'économie hexagonale pour 2024. Selon ses dernières projections présentées à la mi-septembre, elle table désormais sur une progression du PIB de 1,1 % au lieu de 0,8 % précédemment. De même, les perspectives en matière de créations d'emplois seraient un peu plus dynamiques en 2024 (113 000 contre 89 000 initialement prévues), et l'économie française ne détruirait quasiment plus d'emplois l'an prochain. Enfin, le taux de chômage dans l'Hexagone devrait se maintenir à 7,5%.
Dans l’immédiat, on constate que le climat des affaires en France a poursuivi son redressement en septembre 2024. Les chiffres de l’Insee montrent un gain de 0,8 point, après une progression de près de trois points en août grâce aux Jeux Olympiques. L’indice du climat des affaires se rapproche ainsi de son niveau de juin dernier (99) et de sa moyenne de longue période (100). Cette amélioration est due au redressement dans les secteurs du commerce de détail et du commerce de gros, tandis que le climat des affaires est stable dans l’industrie et les services.
Pour l’ensemble du 3è trimestre, la Banque de France anticipe une progression significative du PIB. Cette hausse "recouvrirait une croissance sous‑jacente de 0,2 %, à laquelle s’ajouterait l’impact transitoire des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris de l’ordre d’un quart de point. En octobre, selon les anticipations des entreprises, l’activité continuerait de progresser dans l’industrie, resterait ralentie dans les services marchands, et serait stable dans le bâtiment", selon l’enquête mensuelle de conjoncture publiée début octobre par la Banque de France.
Une chute brutale des prix de transport
Dans ce contexte de dynamisme de l’économie certes modéré, mais supérieur aux attentes, on aurait pu s’attendre au moins à une relative stabilité des prix sur le marché du transport routier. Mais l’atterrissage se révèle brutal après les deux mois d’été dopés par les Jeux Olympiques.
Les prix du transport routier en France ont plongé de 2,2% en septembre par rapport au mois précédent. Il s’agit de la deuxième baisse la plus sévère de l’année après celle enregistrée en janvier. Le regain d’optimisme perçu dans le monde des affaires semble ce mois-ci s’être totalement évaporé au contact du bitume des routes de France.
Source : Upply Freight Index
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