BAROMÈTRE. Les prix du transport routier ont poursuivi leur baisse avril, sous l’effet de la chute des prix du pétrole. La baisse des volumes est inquiétante à plus long terme, car tout retournement des prix de l’énergie génèrerait un cataclysme pour les transporteurs.
L’activité économique française n’a progressé que de 0,1% au premier trimestre 2025, selon les estimations de l’Insee publiées le 30 avril. Cette toute petite augmentation intervient dans un contexte de durcissement budgétaire et de fortes incertitudes commerciales mondiales. Bien sûr, après la contraction de 0,1% au quatrième trimestre 2024, on pourrait qualifier ce chiffre de rebond, mais cela serait faire fi du fait que beaucoup des composantes du PIB affichent des évolutions négatives.
Une économie très molle
Sur le marché domestique, la consommation des ménages a stagné, en dépit du repli de l'inflation qui redonne du pouvoir d'achat. Les dépenses publiques, qui avaient soutenu la croissance en 2024, ont fortement ralenti (0,1%), l'investissement des entreprises a continué à fléchir et le secteur de la construction a plongé.
À l’international, Donald Trump a poursuivi et même accentué sa pression sur l’économie mondiale, soufflant le chaud et le froid tour à tour avec la Chine, l’Europe et le reste du monde, en particulier dans le secteur automobile ou celui de l’acier et l’aluminium. L’impact négatif de la guerre commerciale est pourtant encore devant nous.
Il n’est donc pas étonnant que le climat des affaires en France mesuré par l’Insee soit resté "morose" en avril. En s’établissant à 96,4, il se situe en-dessous de sa moyenne de longue période de 100, avec une érosion légère dans le bâtiment à 97 mais un déclin très prononcé dans le commerce de détail (-5 points en glissement mensuel, à 95). Le climat des affaires rebondit en revanche nettement dans l'industrie (+ 3 points à 99) et plus modestement dans les services (+1 point à 98).
L’enquête mensuelle de conjoncture de l’Insee montre que le climat des affaires dans le transport routier de marchandises stagne sous sa moyenne de longue période, même s’il est un peu remonté par rapport au creux de novembre 2024.
Source : Enquête mensuelle de conjoncture de l’Insee
De même, l’opinion des chefs d’entreprises sur les perspectives d’évolution s’améliore légèrement, mais reste en territoire négatif.
Source : Enquête mensuelle de conjoncture de l’Insee. Les résultats sont présentés sous la forme de soldes d’opinion pour les questions à trois modalités "en hausse", "stable" et "en baisse". Un solde d’opinion est la différence entre le pourcentage de réponses "en hausse" et le pourcentage de réponses "en baisse".
Une érosion contenue des prix de transport
Source : Upply Freight Index – Route France
Cette conjoncture fragile a pesé sur les prix du transport routier en France. Le recul constaté depuis le mois de février s’est poursuivi, avec une baisse de 0,5% en avril en glissement mensuel. Pourtant, l’analyse des différents paramètres qui composent les prix de transport montre que cette baisse se révèle finalement assez mesurée (...)