BAROMÈTRE. Les actions militaires au Moyen-Orient ont peu déstabilisé le marché des taux de fret maritime conteneurisé au mois de juin. Les professionnels ont fait preuve d’un grand sang-froid, malgré une instabilité omniprésente.
Les faits marquants du mois
- Les frappes israélo-américaines en Iran
L’attaque israélo-américaine sur l’Iran n’a pas fondamentalement déstabilisé la physionomie des échanges maritimes conteneurisés au mois de juin. Le marché est resté solide, avec des variations limitées par rapport à l’intensification du conflit, tant sur les prix du pétrole qu’au niveau des taux de fret.
Cet événement va en revanche avoir une conséquence importante sur les opérations, car il éloigne la perspective d’un retour massif des navires par le canal de Suez, qui était programmé pour le deuxième semestre dans les budgets des compagnies maritimes. Désormais, ce retour massif n’est pas envisageable avant le 4è trimestre, sachant que cela se fera nécessairement de façon progressive.
En s’inscrivant dans la durée, l’option du contournement via le cap de Bonne-Espérance est en passe de devenir en quelque sorte une nouvelle norme, et ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour les compagnies maritimes, qui peuvent ainsi maintenir un équilibre économique qui leur est globalement favorable.
- Premier bilan de Gemini
Nous avons maintenant suffisamment de recul pour tirer un premier bilan de l’alliance Gemini, lancée en février dernier par Maersk et Hapag Lloyd. Force est de constater que l’exigence et la rigueur opérationnelle payent. Gemini tient ses promesses en matière de qualité de service, avec plus de 90% de fiabilité.
Autre constat intéressant : c’est l’ensemble du marché qui progresse, à des degrés divers, en matière de qualité de service, montrant que Gemini et son approche opérationnelle différenciante via ses hubs and spokes contrôlés suscite une concurrence bénéfique pour les chargeurs.
- Négociations commerciales Chine-US
Washington et Pékin avaient conclu en mai à Genève un accord préliminaire visant à suspendre la majorité des droits de douane mutuels sur les marchandises pendant 90 jours et à assouplir certaines mesures restrictives. Un nouveau round de négociations s’est ensuite tenu à Londres mi-juin, permettant d’aboutir à la signature d’un accord-cadre le 26 juin. La Chine aurait accepté d’approuver les demandes d’exportation d’articles soumis aux règles de contrôle des exportations, en particulier les terres rares, tandis que les États-Unis annuleraient en conséquence une série de mesures restrictives existantes imposées contre Pékin. La Chine a confirmé la signature de ce complément d’accord. Cependant, tous les détails n’ont pas filtré, et il est encore trop tôt pour connaître le niveau des droits de douane qui sera effectivement appliqué à la fin de la trêve (...)
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