BAROMÈTRE. Les prix du transport routier de marchandises ont à nouveau diminué en mars. Mais cela est surtout dû à la chute des prix de l’énergie, qui constitue une très bonne nouvelle pour les transporteurs.
Au mois de mars, la France était championne d’Europe de la baisse de l’inflation, grâce à une diminution très forte des prix de l’énergie (-6,6%). Ce regain de compétitivité se conjugue à une consommation des ménages qui ne faiblit pas et à un plan de relance de 500 milliards d’euros en Allemagne, qualifié de "bazooka budgétaire". Des facteurs positifs qui ont contribué à redonner un peu le moral aux chefs d’entreprise français : l’indicateur de l’Insee qui le mesure a progressé de 1 point, même s’il reste en dessous de sa moyenne longue période.
Petite ombre quand même : l’estimation de croissance du produit intérieur brut de la France se limite à seulement 0,1% entre janvier et mars 2025, par rapport au dernier trimestre 2024. L’Insee tablait jusqu'ici sur une croissance de 0,2%, ce qui représente un manque à gagner d’environ trois milliards d’euros. Cette conjoncture implique moins de rentrées fiscales pour l'État, ce qui risque de compliquer la construction du budget 2026. Dans ses projections macroéconomiques de mars, la Banque de France a revu à la baisse des prévisions de croissance pour l’année 2025 par rapport à décembre, passant de +0,9% à +0,7%.
"La principale révision à la baisse porte sur les exportations, affectées par l’incertitude sur les barrières commerciales et une demande mondiale moins dynamique qu’attendu en décembre", indique la Banque de France. En effet, le contexte international reste perturbé par la volatilité de la politique de la nouvelle administration Trump en matière de droits de douane. En mars, le climat était plutôt calme, mais début avril, le président des États-Unis a annoncé des hausses massives tous azimuts, suivies d’une véritable escalade avec la Chine et d’une trêve de 90 jours pour les autres. Bref, l’incertitude est à son comble, et rejaillit sur toutes les économies.
Des prix du transport en baisse sous l’influence du gazole
Dans ces conditions, les prix du transport routier en France ont encore reculé en mars, perdant 0,8% en glissement mensuel.
Source : Upply Freight Index – Route France
Cette fois, la morosité du secteur et la baisse des volumes à transporter constatée depuis plusieurs mois ne semblent pas être les principales causes de la baisse. La courbe est vraisemblablement influencée par l’évolution des prix de l’énergie.
Selon l’indice du Comité national routier (CNR), le gazole professionnel a diminué de 4,5% en mars en glissement mensuel, confirmant la tendance de février. Les professionnels du transport routier de marchandises ont bien besoin de cette bouffée d’air. Selon la dernière publication du cabinet Altares portant sur le premier trimestre 2025, les défaillances d’entreprises de transport routier en France ont diminué de 3,7% par rapport au premier trimestre 2024, grâce à un repli de 8,9% des liquidations judiciaires. Mais les placements en redressement judiciaire restent an hausse de 12,1%. L’embellie reste donc à confirmer (...)