Le transport de marchandises sous température dirigée reste une niche dans la famille des conteneurs ISO. Mais il connaît une croissance forte et régulière. Ce segment représente aujourd’hui 15% à 18% des volumes conteneurisés sur les routes maritimes Est et Ouest.
CMA CGM a récemment annoncé la création d’une division dédiée au Reefer Pharma au sein du département Reefer de la compagnie, afin de mieux répondre aux besoins de ce marché spécifique. Cette initiative est symptomatique d’un courant porteur pour le transport maritime de produits sous température dirigée.
1/ Les facteurs du succès
Les évolutions en matière de flotte et de technologies
- Les 10 premiers transporteurs maritimes mondiaux de conteneurs disposent désormais tous d’une flotte significative de conteneurs Reefer.
- Les navires vraquiers frigorifiques ont quasiment tous disparu.
- Les porte-conteneurs de nouvelle génération prévoient désormais davantage de prises reefer dès la phase de conception du navire.
- Les terminaux à conteneurs investissent également dans des emplacements reefer supplémentaires.
- L’harmonisation au profit du conteneur 40’ HCR format, en passe de devenir le standard du marché, permet une simplification et ouvre la voie au développement du groupage.
- Les progrès technologiques ont permis de mettre sur le marché des enregistreurs de température plus perfectionnés, avec en plus un contrôle de l’humidité.
- L’utilisation de conteneurs identiques pour des températures négatives ou positives, faciles à connecter ensuite à un générateur pour la partie transport routier, est également un élément favorable au développement du reefer.
Les évolutions du marché
- Le secteur des vins et spiritueux se révèle de plus en plus client du reefer. Autrefois réservé aux produits de haut de gamme, le transport sous température dirigée concerne désormais également les moyennes gammes.
- Le développement du reefer et l’amélioration de ses performances permettent d’ouvrir le marché à de nouvelles marchandises, comme les produits laitiers, la boulangerie-pâtisserie ou les plates cuisinés surgelés, par exemple.
- Les marchés plus traditionnellement orientés reefer, comme la viande ou les produits de la mer surgelés, sont actuellement en croissance.
- Les matières dangereuses, qui n’étaient pas acceptées en reefer il y a dix ans (sauf HL), le sont désormais largement par la plupart des principaux transporteurs.
- Le transfert modal du fret aérien vers le maritime est un mouvement qui prend de l’importance sur ce segment des marchandises sous température dirigée.
Le contexte réglementaire
L’environnement réglementaire, dans le secteur pharmaceutique, est propice au marché du reefer en raison d’exigence accrue en matière d’intégrité des produits. C’est le cas par exemple en Europe depuis la publication, en 2013, de nouvelles lignes directrices sur les bonnes pratiques de distribution des médicaments à usage humain (voir chapitre 9).
2/ Les freins qui subsistent
- Le prix élevé du matériel : les conteneurs en aluminium soudé reviennent 6 à 8 fois plus cher que l’équivalent dry.
- Les coûts de maintenance et de réparation sont également importants, notamment parce que ce type de matériel nécessite un contrôle systématique avant chaque nouveau voyage.
- La mise à disposition des conteneurs vides coûte cher, car le marché reefer est encore plus déséquilibré que les flux classiques.
- Des pics très saisonniers, qui nécessitent des moyens importants dans un laps de temps court (jus de fruits congelés, pommes, crabes).
- Les emplacements reefer dans les terminaux à conteneurs restent limités, malgré les investissements.
- L’utilisation de conteneurs reefer pour acheminer des marchandises classiques, afin de limiter le transport à vide (une pratique connue sous l’acronyme RAD pour "Reefer as dry"), reste encore marginale.
- En raison des coûts directs élevés, les compagnies maritimes proposent peu de rabais sur les tarifs, malgré une compétition importante.
- Le développement du 40’ HCR au détriment des conteneurs reefer classiques 20’ et 40’ freine certains utilisateurs.
- La gestion des opérations à quai reste lourde et coûteuse.
- Les compagnies maritimes doivent faire face à des coûts de réclamation potentiels importants.
- Idéal dans le cas de connexions directes, le marché du reefer est en revanche par nature peu adapté au transbordement.
3/ Les atouts Upply
Grâce au lancement de son comparateur de prix en novembre 2018, Upply apporte de la transparence sur le marché du transport. Dans le secteur maritime, nous ouvrons désormais notre service au marché du conteneur reefer via nos outils Smartscan et Benchmark tools (accessible gratuitement sur simple inscription jusqu’en octobre 2019).
En trois clics, vous accédez à la dispersion des prix sur le marché reefer entre les ports de départ et de destination de votre choix. Comme pour le dry, vous pouvez également ajouter le pré et/ou post acheminement.
N’hésitez plus à tester ! Cette nouvelle fonctionnalité est hautement recommandée par Captain Upply !
C’est aussi une bonne opportunité, pour nos utilisateurs de la première heure, d’affiner leur benchmark en précisant le volume de conteneurs et en utilisant au besoin l’option "Matières dangereuses". N’hésitez pas à tester également l’historique par ligne (assorti d’un indice de confiance) ou par corridor, et à benchmarker les prix en masse grâce à l’outil Smartscan …
Crédit photo : @Maersk Line