Juin, à l’image d’un printemps trop chaud, semble avoir fait fondre les derniers remparts de la raison sur le marché du transport maritime conteneurisé.
Comme nous l’avons souligné dans notre article consacré aux scénarios d’évolution possible dans le transport maritime conteneurisé au second semestre, le mois de juillet devrait toutefois marquer un tournant.
Face à l’emballement des taux de fret qui finit par menacer la compétitivité de son appareil productif, la Chine pourrait être tentée d’intervenir via Cosco, contrôlé par l’État. Une inflexion maîtrisée des taux de fret pourrait permettre au groupe chinois de faire atterrir le marché en douceur, mais à des niveaux élevés, tout en gagnant au passage de belles parts de marché supplémentaires.
Autre hypothèse : la fin de la récréation pourrait aussi être sifflée par un gouvernement américain également inquiet pour la compétitivité de ses productions. Le 9 juillet, le président Biden a présenté un plan pour la compétitivité de l’économie américaine, qui invite le ministère des Transports à plancher avec les parties prenantes sur les pratiques en matière de frais de demurrage et détention. Trois jours plus tard, la Commission maritime fédérale américaine a par ailleurs signé un Memorandum of Understanding avec le département de la Justice américain : l’objectif est de "renforcer la capacité de la FMC à détecter, traiter et sanctionner les violations de la loi ou les comportements anti-concurrentiels" des acteurs du transport maritime.