Le transport maritime conteneurisé est confronté à de nombreux facteurs d’inflation et d’instabilité. En conséquence, la probabilité que les taux de fret soient plus élevés en 2024 qu’en 2023 est assez forte.
Il n’est pas exagéré d’affirmer que l’année 2024 démarre dans un climat sinistre pour le secteur du transport maritime conteneurisé. Les mauvaises nouvelles convergent de toute part, créant une dynamique de marché vraiment nauséabonde.
- Le marché des taux de fret a sur-réagi à l’accalmie de l’économie après la période de surchauffe post-Covid. Certes, les volumes à transporter ont diminué, mais ils sont beaucoup moins dégradés que la baisse excessive des taux ne pourrait le faire croire. Ce phénomène ultra baissier, auquel a incontestablement contribué la politique de conquête de parts de marché du leader MSC, a fait beaucoup de dégâts dans les comptes d’exploitations des compagnies maritimes en 2023.
- Malgré le plongeon des taux de fret et la légère amélioration de la fiabilité, les clients restent globalement insatisfaits des services rendus. Les incertitudes et le retour à la multiplication des surcharges pour tenter de compenser des taux de fret trop bas déplaisent aux chargeurs, qui souhaitent plus de transparence et de visibilité.
- Le réchauffement climatique produit des conséquences catastrophiques désormais très visibles et pourtant, les émissions globales liées à la combustion de matières fossiles continuent de croître, encore et encore, année après année. L’accord conclu le 13 décembre à Dubaï lors de la COP 28 mentionne pour la première fois une "transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques", mais aucune date n’est précisée. Certains risques ne seront plus assurables face à la trop grande amplitude climatique. Un sujet qui devrait émerger significativement en 2024.
- Les opérateurs maritimes font de réels efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (-15% cette année). Pourtant, la question de la participation financière de la marchandise au verdissement est loin d’être réglée. Le principe du pollueur-payeur ne fait pas l’unanimité sur la planète.
- Acteur du réchauffement climatique, le transport maritime de conteneurs en est aussi la victime, avec des épisodes de sécheresse, par exemple, qui perturbent les opérations.
- Les tensions géopolitiques sont extrêmes entre l’Occident et le "Sud global", entité qui recouvre globalement les pays de ce que l’on appelait autrefois le Tiers Monde. Intimidations, sabotages, actions commando : le transport maritime n’est plus épargné, y compris sur le segment du conteneur, et la maîtrise de la mer redevient un enjeu de pouvoir dans le rapport de force planétaire. La souveraineté maritime devient stratégique, à l’heure où l’on ne se demande plus si, mais quand et où interviendra la prochaine guerre, tant les facteurs de tensions sont nombreux.
C’est à partir de ce contexte bien morose que nous allons nous jeter à l’eau pour notre exercice prospectif annuel maintenant habituel chez Upply, qui consiste à envisager trois scénarios possibles pour le transport maritime conteneurisé en 2024.
AU SOMMAIRE
- Scénario 1 : éviter momentanément Suez et Panama
- Scénario 2 : le retour de la véritable "Carrier Discipline"
- Scénario 3 : l’embrasement géopolitique
Merci de remplir le formulaire ci-dessous pour télécharger les Scénarios 2024 du transport maritime conteneurisé :