BAROMÈTRE. Les prix du transport routier de marchandises en France ont augmenté de 1,3% en juillet, poussés par la hausse du gazole. Mais attention, les volumes à transporter baissent et quelques signaux semblent montrer un retour vers la stagflation.
En juillet 2025, l’activité du secteur privé en France s’est contractée pour le 11è mois consécutif, selon l’indice PMI Flash de S&P Global, marquant une dégradation de la demande en début de troisième trimestre. Cette baisse, bien que légère, reflète une fragilité accrue de la deuxième économie de la zone euro, avec un optimisme en berne dans les entreprises, inquiètes de la réduction des budgets, de la faiblesse des perspectives de ventes et de l’incertitude politique. L’Insee anticipe un net ralentissement de la croissance française en 2025 (+0,6 % après +1,1 % en 2024), dans un contexte de restrictions budgétaires et d’incertitudes économiques mondiales.
À l’inverse, la zone euro affiche une reprise plus marquée, avec un indice PMI à 50,9 en juillet (contre 50,6 en juin), soit sa plus forte croissance depuis août 2024. Cette amélioration est tirée par les services, qui enregistrent leur meilleure performance depuis janvier, tandis que l’industrie reste atone, bien que la récession semble s’atténuer. Dans un entretien au journal Les Échos Investir, Cyrus de la Rubia, économiste chez Hamburg Commercial Bank, souligne que cette dynamique est portée par l’Allemagne et la plupart des pays de la zone, à l’exception de la France, dont la faiblesse pèse sur les résultats globaux. La reprise durable du secteur manufacturier européen dépendrait ainsi d’un rebond de l’industrie française, freiné par l’incertitude politique depuis plus d’un an et par les tensions qui pèsent autour du budget 2026 de la France.
Le contraste est net : tandis que l’Allemagne devrait connaître une légère croissance en juillet, la France s’oriente vers une contraction. La divergence entre les deux pays illustre les défis spécifiques de l’économie française, où l’affaiblissement de la demande et les tensions politiques entravent la reprise, contrairement à une zone euro globalement en amélioration.
Source des données : Insee
Les entreprises de transport routier en France se montrent d’ailleurs pessimistes. Le climat des affaires s’est nettement assombri, repassant au-dessous de sa moyenne de longue période. "En particulier, les soldes prospectifs sur l’activité, la demande et les effectifs baissent nettement et s’écartent de leur moyenne respective", précise l’enquête mensuelle de l’Insee sur le climat des affaires dans les services.
Un niveau d’activité plutôt stable
Source: Upply Freight Index – Route France
Les prix du transport routier en France ont pourtant progressé en juillet, affichant une franche augmentation de 1,3% sur un mois, qui contraste avec la conjoncture économique morose. Cette troisième hausse consécutive mensuelle des prix du transport routier semble une fois encore trouver son origine dans l’évolution des prix du gazole (...)