BAROMÈTRE. Le transport routier français semble avoir tiré parti de la "parenthèse enchantée" des Jeux olympiques en août, avec une nouvelle augmentation des taux de fret. Mais le ciel s’assombrit.
Les Jeux Olympiques de Paris, qui ont marqué ce mois d’août 2024, resteront sans aucun doute gravé dans les mémoires. En France, cet événement souvent qualifié de "parenthèse enchantée" a en partie réussi à faire oublier pour un temps l’instabilité politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale au mois de juin. Et le succès des JO a largement dépassé les frontières de l’Hexagone. Le Financial Times a ainsi écrit qu’il s’agit de "l’expérience collective la plus joyeuse dans la ville depuis, peut-être, la Libération en août 1944".
À l’image de ce qu’ont ressenti la majorité des Français, le moral des chefs d'entreprise s’est envolé en août et a gagné 3 points. Selon le dernier point de conjoncture de l’Insee, la croissance de l’économie française serait de +0,4% au troisième trimestre dont 0,3% serait attribuable aux Jeux Olympiques et Paralympiques.
Malheureusement, ces nouvelles positives n’empêchent pas le ciel de s’assombrir pour les mois qui viennent. Bien qu’en hausse, le moral des chefs d’entreprise reste à 97, soit trois points en dessous de la moyenne de longue période. Les perspectives dans de nombreux secteurs se dégradent et les faillites commencent à s’étendre au-delà des toutes petites entreprises. Tout paraît miné par les incertitudes politiques en France, et l’Insee anticipe une évolution négative du PIB au dernier trimestre (-0,1%). D’autre part, la santé de notre premier partenaire, l’Allemagne, est plus que préoccupante, avec une croissance nulle attendue en 2024.
La parenthèse enchantée du transport routier
Dans cette heureuse singularité estivale 2024, les prix du transport routier en France ont continué à progresser en août, avec une hausse notable de 0,90% par rapport au mois précédent.
Source : Upply Freight Index – Route France
Il est très certainement opportun de reprendre l’expression "parenthèse enchantée" pour qualifier l’été du transport français. La vigueur des prix en juillet et en août a en effet de quoi surprendre, alors que les indicateurs habituels des prix des carburants sont à la baisse ce mois-ci (-4%).
Il est habituel que les prix spots baissent en août car la France entre traditionnellement "en sommeil" pendant cette période de vacances : le secteur des services fait une pause, de très nombreuses usines ferment. Les choses ont été différentes cette année (...)
Déjà abonné ?