BAROMÈTRE. Dans une ambiance extrêmement morose, les prix du transport routier de marchandises ont poursuivi leur baisse sur le marché français. La faible demande, alors que nous sommes théoriquement en pleine saison haute, inquiète les transporteurs.
En ce mois de novembre 2023, de nombreuses mauvaises nouvelles économiques se sont accumulées : érosion des commandes en entreprise, augmentation des délais de paiements, baisse de la trésorerie, poussée des défaillances et remontée du chômage…
Les chiffres de l’Insee montrent que l’économie française a plongé dans le rouge au troisième trimestre, en se contractant de 0,1 % en variation trimestrielle. L’indice des acheteurs™ PMI HCOB pour l’industrie manufacturière française, produit par S&P Global, s’est établi à 42,9 en novembre, très loin de la barre des 50 synonyme de croissance. L’indice PMI Flash composite HCOB de l’activité globale en France s’est également replié à 44,5 en novembre (44,6 en octobre). Dans ces conditions, il paraît difficile de partager le relatif optimisme de la Banque de France, qui table encore sur une croissance légère de 0,1% au 4è trimestre. La France devrait plutôt voir son PIB reculer de nouveau au cours de cette période, entrant alors officiellement en récession.
Il n’est donc pas étonnant que le climat des affaires se soit dégradé pour le deuxième mois consécutif en perdant 1,3 points. Les secteurs du bâtiment, du commerce de gros et du détail ont tiré l’indice vers le bas, alors que les secteurs de l’industrie et des services ont au mieux stagné.
Les prix du transport routier français confirment leur baisse
Dans ces conditions, les prix du transport routier en France ont baissé de 1,2% en novembre en glissement mensuel. Ils enregistrent ainsi un deuxième mois consécutif de déclin, dans une économie moribonde qui induit une décroissance des volumes à transporter.
Source : Upply Freight Index – Route France
La baisse des prix du transport routier s’explique d’abord par le repli du prix du gazole constaté le mois dernier. Le cours du pétrole Brent a perdu plus de 8$ en un mois (et plus de 13$ depuis le 2 octobre). Le gazole professionnel a quant à lui diminué de 4,5% sur 1 mois et de 7% sur 2 mois.
La mécanique de répercussion de la variation du coût du gazole, avec un mois de retard, a fonctionné. Nous attendions a minima un recul des prix entre 0,6 et 0,7% à cause du facteur carburant. Il est cependant toujours permis de s’étonner qu’une variation de 13$ du Brent, soit une chute de plus de 15% du cours, ne provoque à la pompe qu’une diminution de 7%.
Le malaise du transport spot
Habituellement, à cette période de l’année, les prix du transport routier ne sont pourtant pas orientés à la baisse (...)