BILAN. Les volumes mondiaux de fret aérien ont diminué de 1,9% en 2023, pour s’établir à environ 245 milliards de tonnes-kilomètres. Dans ce contexte, les taux de fret ont relativement bien résisté.
L’année 2023 s’est mieux terminée qu’elle n’a commencé dans l’industrie du fret aérien. Après avoir enregistré de bons résultats pendant la pandémie, et surtout en 2021, la demande mondiale de fret aérien a en effet été confrontée à de lourds défis à partir de 2022. Le ralentissement du commerce mondial et de la croissance économique, la guerre en Ukraine, la montée de l’inflation sur les principaux marchés et les prix élevés du pétrole ont tous exercé une forte pression à la baisse sur les volumes. Le trafic, exprimé en tonnes-kilomètres, a commencé à se contracter début 2022 et la tendance s’est poursuivie jusqu’en juillet 2023.
Un trafic en repli mais des capacités en hausse
Depuis, le trafic progresse à nouveau en glissement annuel, mais cela n’a pas suffi à faire de 2023 un cru en progression. Selon les estimations provisoires de l’IATA, le trafic s’établit à environ 245 milliards de tonnes-kilomètres, ce qui représente une baisse de 1,9 % par rapport à 2022 (-2,2 % pour les opérations internationales).
En revanche, sous l’impulsion de la forte reprise du transport de passagers, les compagnies aériennes ont remis énormément de capacités en ligne. Cette montée en puissance des vols mixtes a engendré une croissance mécanique des capacités de fret globales. L’offre mesurée en tonnes-kilomètres affiche une croissance de 11,3 % par rapport à 2022.
Un net recul mais pas d’effondrement des taux de fret
Contrairement au transport maritime qui a connu une dégringolade massive et rapide des taux de fret lorsque la conjoncture s’est retournée, jusqu’à ce que les attaques en mer Rouge fassent remonter les prix, l’industrie du fret aérien a connu un atterrissage en douceur. "Sur une base annuelle, les recettes unitaires ont diminué de 32 % en 2023 par rapport aux sommets historiques de 2022, mais tout en restant 42 % plus élevées qu’avant la pandémie", souligne l’IATA.
Beaucoup d’incertitudes pour 2024
En dépit du rebond constate au dernier trimestre 2023, les perspectives restent assez défavorables pour l’industrie du fret aérien en 2024. L’IATA prévoit une augmentation de la demande, avec une croissance de 4,5% du trafic exprimé en tonnes-kilomètres transportées. En revanche, une nouvelle érosion très significative des taux de fret est attendue puisque la recette unitaire moyenne devrait passer de 2,53 $/kg en 2023 à 2 $/kg en 2024. Ce chiffre reste néanmoins bien au-dessus des 1,79 $/kg de 2019.
Les revenus de l’industrie mondiale du transport aérien tirés de l’activité cargo devraient ainsi connaître une troisième année consécutive de baisse en 2024. L’IATA prévoit un chiffre d'affaires global de 111,4 Md$ contre 134,7 Md$ en 2023, 206,5 Md$ en 2022 et un point culminant à 210 Md$ en 2021.
SOMMAIRE
- Un rebond au 4è trimestre
- Une année 2023 globalement en repli
- Des évolutions contrastées selon les compagnies
- Pas d’effondrement des taux de fret
- Beaucoup d’incertitudes pour 2024
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