BAROMÈTRE. La situation politique en France a en quelque sorte immobilisé le marché du transport routier en juin. Mais depuis des mois, l’inflation des coûts et la stagnation des prix font souffrir les transporteurs français.
La performance des Bleus à l’Euro de football en Allemagne n’a pas permis de faire oublier la tension très palpable qui régnait en France après la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron le 9 juin. Cette décision a provoqué un séisme politique et ouvert une période de grande incertitude qui se prolonge. La "clarification" espérée à l’issue des élections législatives anticipées n’a pas eu lieu, aucune formation politique n’ayant obtenu la majorité absolue. Cette situation n'est pas sans conséquence sur l’économie française.
En juin, le climat des affaires est resté au-dessous de sa moyenne de longue période à 99. L’indicateur qui le synthétise est calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands essentiellement reçues avant le 10 du mois, ce qui laisse à penser que la plupart des réponses ont été données alors que l’annonce de la dissolution n’était pas encore intervenue. Comme toujours, ce sont les marchés financiers qui ont réagi les premiers. L'incertitude politique a immédiatement fait monter les taux d'intérêt sur la dette de l'État et chuter la Bourse de Paris qui a perdu plus de 500 points.
Une situation figée
Les prix du transport routier en France ont stagné en juin (+0,06% en glissement mensuel). La situation politico-économique a très probablement suscité une certaine inertie en freinant la demande de transport et en gelant les négociations tarifaires entre chargeurs et transporteurs sur les dossiers estivaux.
Source : Upply Freight Index – Route France
Depuis quelques mois, les amplitudes de variation ont tendance à diminuer. L’évolution des prix varie dans un tunnel compris entre -1,5% et +1%. Le transport routier revient dans une situation prévisionnelle beaucoup moins chahutée qu’au début de la décennie avec la crise du Covid ou la stagflation.
Traditionnellement, le mois de juin est pourtant une période dynamique pour le transport routier de marchandises, tiré par le bâtiment, par la préparation de la saison estivale et par le moteur de la consommation. Mais selon l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, l’activité n’a que légèrement progressé en juin 2024 dans les services marchands. Par ailleurs, le redressement a été un peu plus sensible dans l’industrie et le bâtiment, mais plutôt "à la faveur d’un rattrapage après un mois de mai au ralenti".
Les trois indicateurs de l’Upply Freight Index (Route France, Contract et Spot) reflètent cette paralysie de l’activité (...)
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