BAROMÈTRE. Les prix du transport routier continuent de baisser en France. La chute de la demande, les blocages et des perspectives économiques atones plongent le transport français dans le marasme.
La France, en janvier 2024, a été secouée par la révolte des agriculteurs. Ce mouvement a perturbé le remaniement du gouvernement, qui avait commencé le 9 janvier 2024 avec la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre. Il a fallu attendre quatre semaines après la nomination, le 11 janvier, de douze ministres et de trois ministres délégués, pour que soit connue la composition complète du gouvernement, et en particulier le nom de celui qui prendra désormais en charge le portefeuille des transports. Le choix s’est porté sur Patrice Vergriete, qui devient ministre délégué aux Transports après avoir occupé le poste de ministre délégué au Logement dans le gouvernement précédent. Il succède ainsi à Clément Beaune. Les fédérations professionnelles ont adressé leurs félicitations coutumières et leurs vœux de succès, mais en insistant immédiatement sur les difficultés économiques auxquels le secteur est confronté et en posant leurs lignes rouges.
Une économie en berne
Le nouveau gouvernement prend en effet ses fonctions dans un contexte économique difficile. Selon les prévisions de l’Insee, le redémarrage de l'activité économique en France sera très poussif : la croissance devrait se limiter à +0,2 % au premier et au deuxième trimestre 2024. La consommation devrait se redresser un peu, grâce au reflux de l'inflation, mais l'investissement est complètement à l'arrêt. D’ailleurs, en janvier 2024, le climat des affaires en France est resté relativement stable par rapport à décembre 2023, et en-dessous de sa moyenne de longue période. La situation conjoncturelle s’est améliorée dans le bâtiment, les services et le commerce de détail, mais elle s’est dégradée dans le commerce de gros.
Surtout, les résultats du mois de janvier montre un recul de l’indicateur du climat de l’emploi : à 99, il perd un point par rapport à décembre et se situe juste au-dessous de sa moyenne de longue période (100), pour la première fois depuis avril 2021. Les chefs d’entreprise estiment donc que l’emploi va se dégrader en 2024, avec pour corollaire une augmentation chômage.
Une 4è baisse consécutive des prix du transport routier
Sans surprise, donc, les prix du transport routier ont continué de baisser pour le quatrième mois consécutif. Ils ont reflué de 0,9% en France en janvier 2024 par rapport à décembre 2023, selon le Upply Freight Index (UFI Road France).
Source : Upply Freight Index – Route France
Cette succession de quatre baisses mensuelles est la plus longue suite enregistrée depuis mars 2023. De plus, sur les 12 derniers mois, on comptabilise 8 replis mensuels contre seulement 4 expansions. Il y a bien un vrai "coup de frein" sur les prix du transport en France depuis 2023 et janvier 2024 s’inscrit dans la même tendance (...)