BAROMÈTRE. Les prix du transport ont très légèrement fléchi en février en glissement mensuel. L’incertitude économique a atteint une nouvelle dimension, qui vient réduire encore un peu plus la demande de transport.
Le mois dernier, nous avions souligné l’incertitude politique qui pesait sur les acteurs économiques en France. Mais depuis, l’arrivée de la nouvelle administration Trump aux États-Unis a relégué au second plan toutes les péripéties franco-françaises : le Premier ministre va-t-il être renversé, la France peut-elle réduire son déficit budgétaire, comment équilibrer notre système des retraites ? Toutes ces questions ont été balayées du devant de la scène. L’incertitude s'est désormais déplacée sur le terrain international, avec la guerre commerciale lancée tous azimuts par les États-Unis de Donald Trump. Associée à une demande mondiale moins dynamique que prévu, la bataille commerciale ne fait que commencer, et elle va peser sur les exportations françaises cette année.
Une prévision de croissance revue à la baisse
Le ministère de l’Économie maintient le cap d'une réduction du déficit public à 5,4 % du PIB en 2025. Pourtant, en raison d’un éventuel surcroît de dépenses militaires et de prévisions de recettes plus faibles, la Banque de France a baissé sa prévision de croissance pour 2025, tablant sur une hausse du PIB de 0,7 % cette année, contre 0,9 % anticipé en décembre. Or c’est sur cette hypothèse plus optimiste que se basaient les prévisions budgétaires du gouvernement.
L'institution monétaire prend acte d'une activité ayant tourné au ralenti en fin d'année 2024 et au début de 2025, donnant peu d'élan à l'économie française. "Après le léger recul de l'activité observé en fin d'année dernière, en contrecoup de l'effet positif des Jeux Olympiques de l'été 2024, le PIB progresserait à un rythme encore modéré au premier semestre 2025", explique la Banque de France dans ses nouvelles projections.
Des pans entiers de l’économie souffrent toujours, comme le bâtiment. Selon les prévisions de la Fédération française du bâtiment (FFB) présentées mardi 11 mars, l’activité devrait connaître une baisse de 2,6% en 2025, après un plongeon de 5,5 % en 2024. Seule bonne nouvelle : le net reflux de l'inflation, limitée à 1,3 % en moyenne en 2025 viendrait soutenir le pouvoir d'achat des Français.
Baisse des volumes à transporter
Ce niveau d’incertitude maximal a pesé sur le marché du transport routier. Les prix du transport routier en France ont perdu 0,5% en février en glissement mensuel, reflétant la morosité du secteur. Depuis plusieurs mois, les transporteurs constatent en effet une baisse les volumes à transporter.
Source : Upply Freight Index – Route France
L’effet tunnel observé en matière de prix serait donc la résultante de compensations réciproques entre les variations de l’inflation, du gazole et de la demande de transport (...)