BAROMÈTRE. Contre toute attente les prix du transport routier sont repartis à la hausse en novembre. Ils ont profité de la progression des prix du carburant et d’une augmentation des prix contractuels en France.
La France continue de traverser une période politique tourmentée. En novembre, l’objectif prioritaire du Premier ministre d’alors, Michel Barnier, était de donner un budget à la France en 2025, et de contenir la dérive du déficit public. En quête de nouvelles ressources, le gouvernement était prêt à revenir sur un marqueur fort de la présidence d’Emmanuel Macron, la baisse des impôts pour les entreprises, ce qui a beaucoup inquiété les milieux économiques. Le projet de loi de Finances n’a finalement pas été voté, car le gouvernement a fait l’objet d’une motion de censure le 3 décembre, ce qui a entraîné la démission du Premier ministre.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de voir que la confiance des chefs d’entreprise a reculé pour le deuxième mois consécutif. Le climat des affaires s’établit à 96 en novembre, perdant 1 point comme en octobre. Il s’éloigne ainsi de son niveau moyen de long terme (100). Cette baisse reflète notamment la diminution du climat des affaires dans les services (-2 points, après +2 points en octobre), dans le bâtiment (-1 point, après +0 point), dans le commerce de détail y compris commerce et réparation automobiles (-1 point, après -1 point) et dans le commerce de gros (-2 points, après +2 points en septembre, cet indicateur étant bimestriel). L’indice PMI composite de S&P concernant l’activité globale en France ne fait que confirmer le pessimisme. Il diminue en effet en novembre à 44,8, d’après la publication flash du 22 novembre, soit -3,3 points par rapport à octobre, et un plus bas de dix mois.
Éclaircie sur les prix de transport
Malgré ce climat des affaires déprimé, les prix du transport routier en France ont repris de la vigueur en novembre. Ils gagnent 2,3% en glissement mensuel, après 2 baisses successives : -1,2% en octobre et -2,5% en septembre.
Cette remontée des prix est une bonne nouvelle pour les entreprises de transport, car beaucoup sont confrontées à une dégradation de leurs marges. Mais cette évolution reste assez surprenante dans un contexte de croissance de la consommation nulle et d’envolée de l’épargne des Français. Elle doit donc à se stade être considérée avec prudence.
La variation du prix du pétrole, qui influe sur les taux de fret avec un léger retard compte tenu du fonctionnement du mécanisme de répercussion, a pu jouer. En hausse constante depuis deux mois, le gazole professionnel a progressé de 1,8% à la fois en octobre et en novembre. Il retrouve quasiment le niveau atteint en août.
Source : Upply Freight Index – Route France
La moyenne des prix de transport par kilomètre roulé de transport en France repart donc à la hausse (...)