Alors que l’économie chinoise se retrouve quasiment à l’arrêt, en raison de l’épidémie de coronavirus, on constate une petite diminution des taux de fret. Nous estimons que la reprise d’activité n’engendrera pas de hausses massives à court terme au départ d’Asie.
L’activité en Chine est au plus bas. Les compagnies maritimes ont annulé en dernière minute une partie de l’offre de capacités de transport au départ des ports chinois, alors qu’elle était déjà considérablement réduite ces 2 dernières semaines. Et les taux de fret sont en légère baisse.
Source : Upply
Un lent redémarrage
En l’absence de transparence totale sur l’impact réel du coronavirus en Chine, il est difficile de savoir précisément dans quelles conditions se fera la reprise du travail après la période de congés du Nouvel an. Nous estimons toutefois que l’activité va redémarrer plutôt doucement dans les entrepôts et les usines.
À ce stade, il est donc peu probable que l’on assiste à une arrivée massive et brutale de conteneurs pleins vers les ports chinois en vue de leur acheminement. Mis à part dans la téléphonie et l’automobile, secteurs les plus touchés par le blocage de la production chinoise, les niveaux de stock en Europe ne sont pas suffisamment critiques pour justifier un transport à n’importe quel prix. Et même sur ces deux segments, on peut considérer qu’il s’agit de marchés sur lesquels l’achat peut être différé. On peut même voir une vertu éducative à ce report d’acquisition d’une nouvelle voiture ou d’un nouveau smartphone…
Les nouvelles ambitions de Dunkerque
Port d’arrivée de cette "Lane of the week", Dunkerque a du mal à s’imposer comme un port de base du range Nord. En effet, seule l’alliance CMA CGM-COSCO-Evergreen dessert hebdomadairement ce port en eau profonde, facile d’accès, idéalement placé pour la connectivité multimodale et irriguant le Nord et les Hauts-de-France ainsi que le sud Belgique.
Mais une alliance sur trois, ce n’est pas suffisant pour s’imposer sur le transport transocéanique, face à Zeebruges, Anvers et Rotterdam. Il faudrait pour Dunkerque pouvoir capter du fret export en sortie d’Allemagne, mais on s’en doute, le Bénélux ne se laissera pas faire.
L’immense atout à court terme de la plate-forme de Dunkerque réside dans ses réserves foncières colossales, des projets déjà avancés de méga entrepôts portuaires en température dirigée, et un climat social plutôt calme. À cela s’ajoute un positionnement idéal dans le cadre de la nouvelle donne post Brexit, afin d’éviter les goulets d’étranglement de Calais. Les investisseurs publics et privés ont tout intérêt à s’y intéresser de près.
Nous partageons avec nos amis Anglais depuis 1940 une part d’histoire contemporaine intimement liée à cette ville marquée par le sceau du sacrifice commun. Il serait inconcevable que nous ne travaillions pas la main dans la main pour réussir ce Brexit. Cette aventure (re) passera par Dunkerque…